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En 2023, neuf conflits majeurs ont été recensés, chacun ayant causé plus de 1 000 morts.
Outre l’Ukraine et Gaza, on compte le Burkina Faso, le Myanmar, le Nigeria, la Somalie, le Soudan, la Syrie et le Yémen, où les violences ciblées envers les civils persistent inexorablement…
Mais alors la question qui tue, c’est :
Pourquoi fait-on toujours autant la guerre ?
En Ukraine, la Russie cherche à contrôler les ressources agricoles et craint l’influence de l’OTAN.
En Israël-Palestine, les enjeux de sécurité et de territoire dominent.
Ces motifs montrent une constante dans l’histoire humaine : la lutte pour le pouvoir et la sécurité.
Ces passions humaines expliquent la nature des conflits, mais qu’en est-il de leur évolution ? Depuis la fin de la guerre froide, les conflits ont changé de visage. Les guerres entre pays sont presque devenues impossibles à cause de l’arme nucléaire. Aujourd’hui, les guerres internes, souvent liées à des tensions ethniques, religieuses ou politiques, sont les plus courantes. Parfois, un pays combat avec l’aide d’autres pays et d’organisations internationales. Ces conflits impliquent de nombreux acteurs, compliquant leur gestion, et surtout leur résolution.
Une tragédie oubliée
Prenons un exemple concret pour illustrer la brutalité des conflits modernes : la guerre du Tigré en Éthiopie.
Ce conflit a été le plus meurtrier de ce début de XXIe siècle, avec plus de 600 000 civils tués. La population a souffert de blocus, privations de nourriture, soins et autres ressources essentielles. Les atrocités commises rappellent l’urgence d’une réponse humanitaire adéquate. Cependant, la communauté internationale a souvent été lente à réagir et l’ONU semble incapable de prévenir de nouvelles guerres.
L’ONU, un acteur mondial en faveur de la paix
Si les institutions internationales sont essentielles, la mobilisation citoyenne joue également un rôle crucial.
Depuis la Seconde Guerre mondiale, les mouvements pacifistes et anti-guerre ont influencé les décisions politiques. Les manifestations contre la guerre du Vietnam, la guerre en Irak, et aujourd’hui les guerres en Ukraine et à Gaza montrent l’importance de l’activisme.
Ces mouvements montrent que les citoyens peuvent influencer les décisions politiques et pousser pour des résolutions pacifiques.
Les étudiants, en particulier, sont souvent en première ligne de ces mobilisations. Aux États-Unis, des mouvements comme « Students for Justice in Palestine » organisent des campements en solidarité avec Gaza. Ils dénoncent les liens de leurs universités avec Israël et appellent à des actions concrètes pour soutenir la cause palestinienne. Ces mobilisations, souvent relayées par les réseaux sociaux, amplifient leur impact et montrent la puissance de l’engagement étudiant.
Face à tant d’horreur, que pouvons-nous faire, citoyens ? Les institutions internationales, malgré leurs lacunes, restent des plateformes essentielles pour la médiation des conflits et la fourniture d’aide humanitaire. Cependant, la mobilisation citoyenne demeure une force cruciale pour pousser les gouvernements et les organisations à agir en faveur de la paix. Ensemble, en tant que citoyens engagés, nous pouvons contribuer à un monde plus juste et plus pacifique.
On reste toujours trèèèèès vigilants à identifier la source de ce qu’on lit, en essayant de comprendre les causes profondes des conflits avant d’en parler. On prête attention aux attaques de désinformation, comme l’opération « Portal Kombat » en février dernier, conçue pour légitimer l’invasion de l’Ukraine et influencer les soutiens de Kiev, dont la France. On s’appuie sur le travail d’authentification des vidéos, enregistrements ou images qui circulent, réalisé par des médias de confiance comme Le Monde, Libération, Le Figaro, La Croix, etc.
On peut également consulter la cellule de fact-checking de l’AFP et la rubrique Les Décodeurs, où les journalistes du Monde traitent des rumeurs et des intox qui circulent sur la Toile pour distinguer le vrai du faux.
Pour suivre la guerre en Ukraine, on peut lire et soutenir financièrement « The Kyiv Independent ». Une trentaine de reporters ukrainiens ont lancé ce média anglophone peu après le début de la guerre. Depuis, il bénéficie d’une large audience et d’un soutien financier international. On peut aussi regarder « 29 jours à Marioupol » de Mstyslav Chernov, témoignage historique du début de la guerre en Ukraine, récompensé par le prix Pulitzer et l’Oscar 2024 du meilleur documentaire. Ce film montre des images marquantes de la destruction de la ville et des atrocités perpétrées par l’armée russe.
Depuis le début de la guerre, pratiquement aucun journaliste étranger n’a pu entrer à Gaza autrement que sous la supervision de l’armée israélienne. Les journalistes gazaouis, seuls à pouvoir raconter le drame de l’intérieur, risquent leur vie pour informer. Selon Reporters Sans Frontières, au moins 100 journalistes ont été tués depuis le 7 octobre. Parmi eux, 30 sont morts dans l’exercice de leurs fonctions, d’autres chez eux, sous les bombes. Il est maintenant documenté qu’ils ont tous été délibérément visés par le gouvernement israélien à travers des attaques ciblées et la destruction d’infrastructures abritant des médias.
On peut découvrir et soutenir le Gaza Project, où 50 journalistes de 13 médias différents, coordonnés par Forbidden Stories, ont travaillé ensemble pour enquêter sur la mort de ces journalistes à Gaza, ainsi que sur les arrestations et menaces dont ils sont victimes en Cisjordanie.
On peut soutenir les ONG qui œuvrent sur le terrain pour fournir une aide humanitaire. MSF a lancé un fonds d’urgence pour Gaza pour continuer à apporter des soins sur le terrain. L’UNRWA apporte de l’aide alimentaire aux réfugiés palestiniens. D’autres ONG, comme Action contre la faim, la Croix Rouge française, le Secours populaire, Médecins du Monde et Handicap International, ont aussi des fonds spéciaux pour Gaza et l’Ukraine. Ces organisations apportent une aide précieuse dans les zones de conflit.
On peut afficher son soutien à la paix en accrochant des drapeaux, en participant à des manifestations, en continuant de parler de ces conflits. Tout ce qui permet de faire en sorte que ces conflits ne soient pas complètement balayés par les vagues incessantes d’actualités est essentiel. La visibilité continue et l’engagement actif peuvent aider à maintenir la pression sur les décideurs pour trouver des solutions pacifiques.
Être nuancé aujourd’hui, c’est faire preuve de résistance ! Résister à ces débats enflammés où l’on recherche le clash, l’opposition, le tweet cinglant. En mettant en lumière les complexités des enjeux, on réduit les stéréotypes et les visions simplistes qui nourrissent la polarisation des conflits. Des discussions nuancées mènent à des échanges de meilleure qualité avec ceux qui ont des opinions politiques différentes. Par exemple, s’indigner de l’horreur vécue par la population gazaouie ne signifie pas cautionner le Hamas, justifier le massacre du 7 octobre ou alimenter l’antisémitisme. Il est possible de reconnaître la complexité de la réalité géopolitique de la région tout en étant horrifié par les souffrances des populations civiles sous le joug de leurs dirigeants.