Une petite histoire du travail en France
En route !
Après le petit-déjeuner, c’est la première étape de la journée : se rendre sur son lieu de travail.
En France en 2019,
72 %
des personnes en emploi déclaraient utiliser un moyen de transport motorisé au quotidien pour leurs déplacements domicile-travail (voiture, camion ou moto).
Malheureusement, avec ces kilomètres sur la route qui s’additionnent, notre bilan carbone s’alourdit : le secteur des transports est la première source des émissions françaises de gaz à effet de serre, avec
31 %
du total.
Et le seul trafic des voitures particulières pèse pour 16 % des émissions !
effectués en France font moins de 5 kilomètres. Pour parcourir cette distance pourtant faible, nous sommes des dizaines de millions tous les jours à choisir de sortir notre voiture du garage. Et 5 kilomètres en voiture, c’est déjà plus d’un kilo de CO2 émis. En vélo électrique ou en métro, le même trajet est léger comme une plume… en vélo classique et à pied, il ne pèse rien !
On parle beaucoup du vélo dans l’actualité, mais pour l’instant ce choix de mobilité ne concerne que
2,3 %
des personnes en emploi, alors que son potentiel est immense…
On règle le chauffage ou le climatiseur de manière appropriée. 25°C à l’intérieur en hiver et 18°C en été, ça vous parait vraiment logique ?
Le chauffage représente
la moitié
de la consommation énergétique totale d’un bureau.
Pour les grands bureaux équipés d’un système de climatisation, celle-ci représente jusqu’à 1/5e de l’énergie consommée à l’année. Alors on réfléchit à deux fois avant de bouger le thermostat et on garde notre pull-over confortable préféré sur place… ou notre éventail !
79 %
des salariés en France utilisent l’informatique dans le cadre de leur emploi.
Et pour la moitié de la population française, le travail est synonyme de bureau. L’ordinateur serait-il notre collègue préféré ?
1. La phase de fabrication
Votre ordinateur pèse bien plus lourd que vous ne le soupçonnez !
2 kg
588 kg
de matières premières
2. La phase d’utilisation
21 % de la consommation d’électricité d’une entreprise de bureau en moyenne sont dus aux équipements informatiques.
Pourtant, la majeure partie de cette consommation est évitable : on estime que les
¾
ont lieu en période d’inactivité. Mettre en veille nos appareils n’est donc pas une solution magique…
Une fois notre fidèle ordinateur rallumé, on rouvre sa boite mail, ses logiciels indispensables, ses diverses messageries ou sa webcam. Travailler sans papier ni crayons, c’est la magie de l’informatique ! Pourtant, est-il vraiment si immatériel ?
2,5 %
des émissions françaises de gaz à effet de serre aujourd’hui sont directement imputables au numérique. Au niveau mondial, c’est 4 %… Et ces chiffres pourraient doubler d’ici 2025 !
1. Envoyer un mail
Plusieurs jours d’absence, et les mails non lus se comptent par dizaines, voire par centaines… Soyons honnêtes : s’il y a des messages remplis d’informations indispensables, il y en a aussi qu’on archive aussitôt et qu’on oublie.
10 à 12 Md
de mails sont envoyés dans le monde en une heure.
2. Stocker ses données
« On ne sait jamais » : au lieu de supprimer complètement une donnée de notre disque dur, on la transvase de notre ordinateur au cloud. Aussi léger qu’un nuage ?
Il n’est en rien, les data centers dans lesquels sont stockées nos données sont des établissements très consommateurs en eau et en électricité. On estime que la consommation électrique d’un site de 10 000m² équivaut à celle d’une ville de
50 000 habitants !
Le grand tri s’impose : est-ce que l’on a vraiment besoin de tout garder ?
3. Faire une recherche en ligne
Le saviez-vous ? En faisant deux recherches internet, vous consommez autant d’énergie que pour vous faire chauffer une tasse de thé.
Sur Google, il y aurait
9 Md
de recherches par jour (et ce n’est pas le seul moteur de recherche), alors ça fait beaucoup (beaucoup) d’énergie consommée…
Ces requêtes peuvent sembler immatérielles, mais il n’en est rien : la distance moyenne parcourue par une donnée numérique via le réseau planétaire de cables est de 15 000 km.
De quoi relier Paris à la Polynésie !
La passion de l’impression vous gagne ? Un dossier, une présentation, quelques documents… tout y passe. Le numérique n’a pas vraiment mis fin au règne du papier ! Avant de cliquer sur « imprimer », faisons un petit état des lieux :
1 document sur 4
est jeté 5 minutes après sortir de la machine
et
1 document sur 6
n’est même jamais lu.
Beaucoup de gâchis, quand on sait que seule la moitié du papier est recyclée en entreprise. Amis des forêts, un peu d’effort !
Hors climatisation et restauration, un employé de bureau consomme
10 à 30 litres
d’eau par jour.
Qu’on ose le dire tout haut ou non, c’est souvent la partie la plus agréable de la journée, l’instant idéal pour sociabiliser et reprendre des forces. Pour la planète malheureusement, c’est une autre histoire, entre gaspillage, déchets divers et aliments à l’addition carbone salée…
Au secours ! Le bilan de la matinée n’est pas fameux…
Et si l’on changeait nos petites habitudes pour faire la différence ? Repenser un peu notre quotidien pour accorder à la planète une bouffée d’air frais ?
Pour vivre une journée
éco-responsable au bureau
Changeons notre conception de la pause déjeuner idéale et prenons notre belle planète en compte dans l’équation. Et si commencer à manger de manière responsable, c’était plus facile qu’on ne le croit ?
Pour faire des économies d’eau en entreprise, voici les gestes à adopter :
- On pense bien à couper l’eau quand on se lave les mains
- On signale sans attendre toute fuite au service entretien
Imprimer ou ne pas imprimer, telle est la question… On essaye de réduire cette action au nécessaire et on le fait intelligemment :
- On paramètre notre imprimante pour faire du recto-verso et imprimer 2 pages sur chaque page
- On choisit un papier Ecolabel européen (ou équivalent : Ange Bleu ou Nordic Swan)
- On optimise notre mise en page et on supprime les éléments superflus comme les photos
- On imprime en noir et blanc si la couleur n’est pas indispensable
Pour choisir des fournitures de bureau de qualité et respectueuses de notre environnement, c’est par ici :
C’est décidé, on s’attaque au grand chantier de la pollution numérique. Voici les bonnes habitudes à suivre pour…
01. Réduire l’empreinte de sa boite mail
- Cibler les destinataires : « répondre à tous » n’est pas toujours la meilleure option… Les 22 personnes de la boucle vous remercieront.
- Se parler de vive voix si son collègue est à côté : plus sympa autour d’un café non ?
- N’envoyer que les pièces-jointes nécessaires et les compresser avant si possible.
- Choisir un site de dépôt temporaire responsable.
- Se désabonner des newsletters que l’on ne lit jamais.
- Et enfin, nettoyer régulièrement sa messagerie pour ne conserver que l’essentiel.
- Dans la foulée, on fait aussi le ménage dans ses espaces de stockage !
02. Optimiser ses recherches internet
- Utiliser la barre des favoris plutôt qu’une requête permet d’utiliser moins d’énergie. Pensez-y pour vos sites préférés !
- Limiter ses usages d’agents conversationnels comme le célèbre Chat GPT. Il peut se révéler un allié pratique, mais très gourmand en énergie.
- Modérer ses usages du streaming vidéo et de la visio, très consommateurs de données et d’énergie. On préfère le téléchargement, et on baisse la qualité de la vidéo.
- Choisir un navigateur moins consommateur et approprié à ses besoins : il existe plus de choix que vous ne le pensez !
Et si vous êtes chef de projet numérique, pourquoi ne pas vous former à l’éco-conception ?
Pour commencer, on peut tester l’empreinte environnementale de son site internet ou de la page web de son projet.
On l’a vu ce matin, il est grand temps de faire le point sur nos équipements et d’apprendre à en prendre soin pour qu’ils durent le plus longtemps possible.
On débranche tout ! La nuit, personne ne sera là pour profiter du chauffage. En éteignant les appareils au lieu de les mettre en veille, on peut économiser jusqu’à
11 %
de la consommation énergétique totale d’un bureau.
Pour l’imprimante par exemple, c’est 80 % d’économies d’énergie sur cet appareil si on ne l’allume qu’au moment de s’en servir, et qu’on l’éteint systématiquement après.
Finalement, le bureau c’est comme chez vous ; c’est pas Versailles !
Ça y est, notre travail est fait, les dossiers fermés, l’ordinateur éteint. On dit au revoir à nos super collègues et on se met en chemin. Oui, mais comment ?
Privilégier les mobilités actives, c’est du tout gagnant ! Notre quota d’activité physique journalière recommandée est bien rempli (il suffit d’une demi-heure). La planète nous dit merci et la ville respire… Alors on met ses meilleures chaussures pour un peu de marche à pied ou pour pédaler. En plus, ça reste la solution la plus économique !
On privilégie si possible l’offre de transport en commun locale. Si elle n’est pas adaptée à notre situation, pas de panique ! On peut obtenir une aide provenant de l’État et de notre collectivité (sous conditions de ressources) pour l’achat d’un vélo à assistance électrique.
On regarde aussi du côté du forfait mobilités durables pour obtenir une aide allant jusqu’à 700 € par an !
Enfin, si la voiture s’avère indispensable, on peut mettre en place une structure de covoiturage en interne. Plus économique, écologique et souvent plus sympa qu’un trajet solitaire !
Et si on doit faire l’achat d’un véhicule, ce site de l’ADEME permet de comparer plus de 7 000 modèles de véhicules pour obtenir les informations les plus fiables sur le bonus écologique, les consommations d’énergie, les rejets de CO2 et polluants… et ainsi réaliser un choix plus éclairé.
Dans tous les cas, on adopte ensuite une conduite souple, à allure modérée, moins consommatrice de carburant !
Pour découvrir la démarche et revenir sur l’édition 2023, rendez-vous ici :
Le télétravail, une solution qui vaille ?
Et si, finalement, c’est enterrer le bureau qui allait sauver la planète ?
- Lors d’une journée de télétravail, un salarié réduit en moyenne ses déplacements de 40 %
- Le salarié produit moins de déchets liés à la restauration s’il est à domicile
- Beaucoup d’entreprises peuvent réduire la surface de leurs bureaux
- Le télétravail pourrait également inciter les salariés à s’installer plus loin, les déplacements sont donc plus longs quand ils ont lieu
- Les flux vidéo liés au visio-conférences augmentent
- De nouvelles consommations énergétiques apparaissent en journée à la maison
Pour allèger l’empreinte de son parcours numérique :
- On privilégie les échanges audio plutôt que les échanges vidéo.
- On préfère toujours le wifi ou le réseau filaire à la 4G : cette dernière est plus gourmande en réseau.
- On modère notre consommation de streaming vidéo et on préfère le téléchargement
On pense également à recycler ses fournitures de travail : on estime par exemple que seulement 23 % nos cartouches d’encre sont recyclées à la maison, contre près de 90 % en entreprise. Plus de 25 000 points de collecte existent en grande surface !
En cas de doute, rendez-vous ici :
- Aménager un potager d’entreprise si on bénéficie d’espaces extérieurs (balcon y compris !)
- Créer un espace troc pour échanger ses objets personnels entre collègues
- Participer à la Semaine Européenne de réduction des déchets
On le sait, la solution magique pour réduire son empreinte environnementale n’existe pas. Le tout est de s’informer pour faire des choix éclairés, en parler autour de soi et s’adapter.
Voilà c’est fini !
Texte : Morgane Larrieu
Illustrations : Rafaelle Fillastre et Zahra Ayyadi
Dernière mise à jour : Septembre 2023