Ville et santé, la cohabitation idéale ?
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Ville et santé,
la cohabitation idéale ?

Texte : Morgane Larrieu
Illustrations : Rafaelle Fillastre

C’était peut-être une heure de trop passée dans les embouteillages, une semaine de canicule passée entre 4 murs, les bruits de circulation ou les fameux voisins du dessus… on a tous eu un jour l’impression que la ville nous rendait malade. Et pourtant, est-ce une fatalité ?

Se réapproprier les espaces urbains dans lesquels nous sommes toujours plus nombreux à vivre pour en faire des espaces qui nous font du bien, ce n’est pas une utopie. Jardins partagés, quais aménagés au bord de l’eau, zones végétalisées ou encore rues piétonnes existent partout en France, pour le bonheur des millions d’habitants qui en profitent au quotidien. 

Alors oui, nous pensons qu’urbanité peut rimer avec santé dans des espaces pensés de manière durable et intelligente. On a finalement tous intérêt à s’intéresser au grand chantier de l’urbanisme favorable à la santé !

4 Français sur 5

vivent en zone urbaine en 2020. C’est à dire qu’ils vivent dans une agglomération de plus de 2000 habitants, le seuil de l’urbanité. C’est beaucoup, et cette tendance est mondiale : aujourd’hui, déjà la moitié de l’humanité, soit 4 milliards de personnes, est concernée. Du jamais vu pour la planète qui n’hébergeait qu’un milliard d’urbains en 1960… Construire des zones urbaines durables et résilientes, c’est donc l’enjeu clé des prochaines années !

80 %

des villes de 2050 en France seraient déjà construites aujourd’hui. Alors finalement, plutôt qu’inventer la « ville de demain », est-ce que la priorité ne serait pas plutôt de réaménager les espaces urbanisés déjà existants ?

L’urbanisation,

c’est lorsque de plus en plus de personnes vivent dans les villes et que les villes s’étendent sur plus de terrain au fil du temps. Pour concevoir et aménager ces nouveaux espaces, nous avons progressivement mis au point un ensemble de sciences, arts et techniques : on parle alors d’urbanisme. Voici une (très) très courte histoire de l’urbanisation en France…

Santé et urbanisme, des enjeux qui ont toujours été liés

Santé et urbanisme, des enjeux qui ont toujours été liés

Antiquité

Depuis le début, les villes
sont associées à insalubrité et
risques
hygiéniques. Avec
la promiscuité et la
densité de
population, les
épidémies se
propagent très
rapidement et leurs
épisodes sont plus
intenses.

1840

Paris compte un million d’habitants : beaucoup quittent la campagne pour vivre en ville. Les nouvelles façons de penser et le mode de vie moderne qui existent en ville attirent, même si des épidémies graves continuent à y sévir. En plus de cela, les usines construites pendant la révolution industrielle rendent l’air et l’eau des villes sales. Londres est irrespirable, tout comme l’Est de Paris !

1853-1870

Sous le Second Empire, les villes commencent à être mieux organisées, planifiées, codifiées : c’est à ce moment que naît la notion d’urbanisme. À Paris, les grands projets d’aménagement menés par Haussmann, qui créent de larges rues, montrent sa volonté de rendre la ville plus propre et plus saine, notamment pour lutter contre le choléra.

Entre deux-guerres

Dans les années 1930, le Modernisme devient populaire : il se caractérise par des lignes simples, de grandes fenêtres et une prédominance de la couleur blanche. Ce style a une origine surprenante… la tuberculose ! En réalité, les architectes de ce mouvement ont trouvé leur inspiration dans les sanatoriums construits à la fin du siècle précédent.

Année 60/70

Avec de plus en plus de personnes possédant leur propre voiture, l’idée d’avoir une maison individuelle devient populaire. Chacun peut avoir son propre jardin, pas trop loin de la ville et de ses inconvénients. Pendant les « 30 Glorieuses », les villes nouvelles et les banlieues verdoyantes symbolisent la promesse d’une vie plus saine et tranquille.

2020

En ville, on reste chez soi ! La crise sanitaire
liée au Covid 19 a
replacé les
problématiques
liées aux
épidémies et à la
densité de
population au
coeur du débat
public : Nos villes
sont elles viables
en cas de risque
sanitaire ?

Peut-on rester en bonne santé en vivant en ville ? En 1987, l’OMS lance un nouveau concept :

l’Urbanisme
Favorable
à la Santé.

Cela regroupe toutes les manières d’aménager les villes pour favoriser la santé et le bien-être des personnes qui y vivent, en s’appuyant sur trois aspects importants du développement durable : l’environnement, le social et l’économie.

Des années plus tard, qu’est-ce que cela veut dire ? Faisons le point.

La ville,
un grand
corps malade ?

Les Français qui vivent dans une commune dont la densité est supérieure à 

4 000

hab/km2

sont 56 % à trouver la densité trop importante. Parmi les villes en France atteignant cette densité figurent Lille, Nice, Grenoble, Toulouse, et bien d’autres.

A partir de

8 000

hab/km2

on atteint un seuil de densité critique où les résidents considèrent leur commune comme étant bien trop densément peuplée. Des exemples de villes atteignant cette densité comprennent Lyon ainsi que de nombreuses villes de la région parisienne.

Ce qui fait que des centaines de milliers de personnes sont concernées :
à Paris, par exemple, la densité est de

21 000

hab/km2 !

17 %

des ménages français estimaient souffrir du bruit en 2017.

La pollution sonore s’installe dans notre quotidien urbain : en France en 2020, près de 40 % des habitants des communes de plus de 250 000 habitants sont exposés à un niveau sonore de jour supérieur à 60 décibels en raison du trafic routier, alors que l’OMS préconise un niveau quotidien sonore de 40 db pour une vie en bonne santé.

47 000 

décès prématurés sont causés en France chaque année par l’exposition aux particules fines et aux dioxydes d’azote. On estime que la pollution atmosphérique contribue à près de 9 % des décès prématurés.

L’habitat urbain qui nous expose quotidiennement à la circulation routière et aux activités économiques émettrices de carbone est étroitement lié à ce grave problème de santé publique.

Ce n’est pas tout : top 3 des risques de santé liés à la vie en ville… 

#1

La sédentarité va-t-elle ruiner notre santé ?

Vous aussi, vous faites ça tous les jours ?

Passer au moins 8h en position assise

Faire moins de 30 minutes d’activité physique

Passer les ¾ du temps dans des espaces intérieurs

Rassurez-vous, vous n’êtes pas les seul(e)s !
9 heures

c’est la moyenne de temps passé assis par jour non travaillés en France.

47 % des femmes et 29 % des hommes

sont considérés comme inactifs, avec une activité physique journalière inférieure à 30 minutes

90 %

C’est la moyenne du temps passé dans des environnements intérieurs

La
sédentarité

 

désignait à l’origine un style de vie en contraste avec le nomadisme. De nos jours, la sédentarité se réfère à une situation d’éveil caractérisée par une faible dépense énergétique, en position assise ou allongée. En raison de l’urbanisation axée sur l’utilisation de la voiture et de l’essor des emplois dans le secteur tertiaire, les individus adoptent des modes de transport passifs et réduisent leur niveau d’activité physique. La sédentarité est solidement ancrée dans les pays développés et sa progression est observable partout ailleurs dans le monde. Il s’agit d’un enjeu mondial majeur en matière de santé publique

La sédentarité est le

4e

facteur de risque de mortalité au monde selon l’OMS. Cette situation découle d’une diminution des activités extérieures à la fois pour le travail et les loisirs, ainsi que du recours prédominant aux modes de transport motorisés pour la plupart des déplacements. Les individus qui mènent une vie sédentaire présentent un risque accru de développer diverses affections, parmi lesquelles des problèmes musculosquelettiques, l’obésité et le diabète.

x2

En moins de 25 ans, le taux d’adultes obèses a doublé en France. Il atteint aujourd’hui 17 % de la population. C’est un problème multifactoriel de santé publique, fortement lié aux inégalités sociales, mais qu’une transition vers les mobilités actives peut contribuer à atténuer.

Au secours, nous sommes devenus trop sédentaires ! Et si on faisait un tour dehors ?

Ville et nature,
un rendez-vous
manqué ?

À votre avis, en agglomération, quelle est la surface moyenne d’espaces verts par habitant ?
34m2

C’est la surface d’espaces verts dont bénéficient en moyenne les habitants des 50 plus grandes villes de France en 2020

Pas mal
du tout ?

 

La France n’est effectivement pas si mal lotie en matière de nature sur son territoire. Mais cette réalité en cache une autre : les espaces verts dans les zones urbaines sont inégalement répartis, souvent majoritairement concentrés en périphérie, et les centres des agglomérations peuvent être de véritables déserts.

D’autres chiffres sont nettement moins réjouissants :

0,2

C’est le nombre d’arbres par habitant en moyenne dans les 50 plus grandes villes de France. C’est trop peu !

En effet, tout le monde ne peut pas compter sur la propriété privé pour accéder à son coin de verdure :

32 %

des Français vivaient en appartement en 2016, et ils étaient peu à bénéficier d’un jardin commun au sein de leur résidence.

Du côté de ceux qui habitent en maison individuelle, tous ne possèdent pas le jardin individuel tant prisé. Au bout du compte, ce sont

37 %

des Français qui n’ont accès à aucun espace vert affilié à leur logement et qui doivent se rendre dans les jardins publics pour voir un brin d’herbe.
Pas facile tous les jours !

De plus, nos habitats se révèlent inadaptés face aux défis futurs…

Les villes, en première ligne face au changement climatique ?

Résilience ?

 

Selon l’ADEME, la résilience c’est la capacité à :

  • Anticiper les perturbations
  • Atténuer ses effets
  • Se relever grâce à l’apprentissage, l’innovation et l’adaptation
  • Evoluer vers un nouvel équilibre
Bien joué

Mais au fait, toutes ces affirmations sont vraies. La confiance des Français dans la capacité de résilience de leur territoire est modérée. Elle varie cependant fortement selon leur emplacement géographique : seuls 30% des franciliens déclarent se sentir confiants face à l’avenir, mais ils sont jusqu’à 44% en Bretagne. Parmi les Français qui pourraient potentiellement déménager pour cette raison, ce n’est un projet sérieusement envisagé que pour 1/7 d’entre eux.

2/3

des bâtiments

ont été construits avant 1974 en France, c’est-à-dire avant l’introduction de réglementations thermiques.
Vous avez dit passoires énergétiques ?
Sans isolation, dur de résister aux périodes de grand froid, à l’humidité ou aux vagues de chaleur. En effet, cette problématique s’accentue en France, dans l’ensemble des villes européennes et partout dans le monde…

Cette problématique de la surchauffe urbaine est accentuée par le phénomène d’îlot de chaleur urbain.

Ilot de Chaleur Urbain ?

 

L’expression « îlots de chaleur urbains » désigne la différence de température observée entre les milieux urbains et les zones rurales environnantes.

En effet, des observations ont démontré que les températures des centres urbains sont en moyenne supérieures de 4 °C et peuvent atteindre jusqu’à 12 °C de plus que les régions limitrophes

113

jours

ont été concernés par des vagues de chaleur sur le territoire français sur la période 2007-2021, contre seulement 27 sur la période 1947-1960 ! Ces épisodes sont de plus en plus intenses, longs et fréquents. Tout en agissant contre le changement climatique, il y a urgence à adapter nos espaces urbains.

Le paradoxe
de la clim’
Elle rafraîchit la maison, mais réchauffe la planète : une clim pas si cool…
25 %

des ménages sont équipés de système de climatisation en 2020, un chiffre qui a quasiment doublé en moins de 10 ans ! Mauvaise nouvelle, la climatisation est aujourd’hui responsable de près de 5 % des émissions d’équivalent CO2 du secteur bâtiment.

Cependant,

ce n’est pas les ménages qu’il faut pointer du doigt en premier : les premiers consommateurs en France restent les centres commerciaux, bureaux et magasins. Puisque griller sur le bitume et se rafraîchir artificiellement font partie du même problème, si l’on prenait au sérieux la nécessiter de rafraîchir nos villes et nos constructions ?

En résumé, les villes sont facteurs d’émissions importantes et en retour souffrent des effets du changement climatique.

Comment sortir du cercle vicieux ?

Pour des villes dans lesquelles il fait bon vivre ?

Un petit tour dans une ville qui nous ferait du bien

Un petit tour dans une ville qui nous ferait du bien

En urbanisme, chaque problème a de multiples solutions.

Tout d’abord, pour lutter contre la sédentarité…

Des espaces qui bougent :

des villes engagées pour la mobilité active

Vrai ou faux ? Comment bougent les Français…

Les ménages sans voiture utilisent davantage
les modes actifs de circulation : la marche et le vélo

La marche est plus utilisée
que le vélo pour les déplacements locaux

La moitié des ménages possède un vélo adulte

Vrai ou faux ? Comment bougent les Français…
Vrai !

Les ménages sans voiture sont 5 fois plus nombreux à pratiquer les mobilités actives

Vrai !

Le vélo a le vent en poupe, mais la marche reste 9 fois plus utilisée sur les courts trajets

Faux !

32 %, soit un peu moins d’un tiers des ménages possède un vélo personnel

Le vélo, un atout pour l’avenir

65 %

des Français ont pratiqué le vélo au moins une fois au cours de l’année 2021.

Mais il représente seulement 3 %

des parts modales de déplacement. C’est bien trop peu !

D’ici 2030, la France a l’objectif de placer le vélo à 12 %

des parts modales de déplacements quotidiens. De nombreuses aides à l’achat existent :

50 %

des déplacements de moins de 1 km et

74 %

des déplacements de moins de 5 km sont effectués en voiture. Pourtant, c’est prouvé, en ville on va aussi vite en vélo (15 km/h en moyenne) qu’en voiture (14 km/h).

Et un kilomètre à pied, c’est seulement

12 minutes

En marchant une demi-heure par jour, on effectue facilement le temps d’exercice quotidien préconisé par l’OMS. À vos baskets !

La mobilité active a donc un potentiel de croissance immense si l’on encourage la marche et le vélo !

Pour une meilleure santé publique, des économies pour tous et des villes décarbonées, c’est finalement la même solution.

Des lieux qui encouragent la mixité sociale et intergénérationnelle : les tiers-lieux

Un tiers-lieu, c’est un lieu entre l’habitation et l’espace de travail, dans lequel les citoyens sont encouragés à se réunir et échanger. On peut les trouver sous de nombreuses formes, comme des ateliers de fabrication numérique, des espaces de coworking, des espaces culturels ou encore des cuisines partagées. On en compte 3 500 en France en 2022. La présence de tels lieux dans un périmètre proche des habitats incite à sortir, se rencontrer, et donc développer sa mobilité. Un vrai plus pour notre santé physique et mentale !

Des lieux pour tous, partout :

Les tiers-lieux français se situent à 55 % hors des métropoles. Et à 45 % au sein des métropoles. Ces initiatives sont au bénéfice de tous, des plus urbains aux plus ruraux.

Du mobilier urbain pour inciter à passer du temps dehors :

Afin que la marche n’exclue pas les personnes plus vulnérables qui ont besoin de faire une pause régulièrement, le mobilier urbain est indispensable. Placer des bancs, des tables et chaises de pique-nique et des fontaines à eau, c’est un véritable pas vers plus d’inclusivité et de lien social.

81 %

des citadins imaginent ainsi se rendre plus souvent en centre-ville si ceux-ci offraient plus d’aménagements extérieurs de convivialité.

Le saviez-vous ?

Être actif ou pas, c’est parfois une question de design…

 

Selon le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, le design actif consiste à aménager l’espace public afin de rapprocher de l’activité physique et sportive celles et ceux qui en sont le plus éloignés.

Cette démarche permet aux individus de se réapproprier l’espace public; elle favorise l’accessibilité et la diversité d’usages. C’est aussi l’occasion de mettre en valeur le patrimoine existant, d’encourager sobriété des aménagements, ou encore de proposer des projets ludiques…

Une autre bonne raison pour bouger ?

Un cadre agréable. Et se mettre au vert sans partir en vacances, c’est possible…

La nature arrive chez nous !

Des villes en vert et bleu

Et vous, comment profitez-vous des espaces verts au quotidien ?

Je me rends dans mon parc favori en milieu urbain

Je cultive ce qui me plaît dans mon quartier au sein de mon jardin partagé

Je me rends dans la nature (forêt, champs, montagne…)

Ce que font les autres…
25 %

des Français déclarent s’être rendus dans un parc au moins une fois par semaine en 2019.

1 303

jardins partagés sont actifs en Île de France en 2019.

37 %

des Français déclarent se rendre dans la nature quotidiennement en 2020.

Ce que font les autres…

Et ils sont 53 % à s’y être rendus au moins une fois par mois ! Les jeunes sont encore plus assidus : plus d’un 24-34 ans sur 10 disait s’y rendre quotidiennement.

Un engouement collectif, car il n’étaient que 1 064 en 2015, soit une augmentation de 22 % depuis.

Parmi ces adeptes, les ruraux (55 % au quotidien) et les retraités (47 % au quotidien) sont plus nombreux. Cependant, 9 % des Français déclarent ne jamais ou presque aller dans la nature.

Angers

La capitale de l’Anjou remporte la palme des villes les plus vertes dans la 3e édition du palmarès décerné par l’Observatoire des villes vertes. Un véritable exemple pour les agglomérations cherchant à offrir plus d’espace à la nature. Et pas de secret sous cette performance : la ville investit près de 100€ par an et par habitant aux espaces verts (contre 76€ en moyenne), encourage les initiatives locales et l’innovation pour améliorer son savoir-faire vert et mène une politique « zéro phyto » dans 90% des espaces végétalisés. Des efforts dont les habitants récoltent les fruits au quotidien !

Les espaces verts, des espaces qui respirent

Grâce à la photosynthèse, les végétaux absorbent du dioxyde de carbone (CO2) et produisent de l’oxygène. La végétation a également un rôle de filtre des particules atmosphériques et des polluants. C’est donc un atout indispensable pour la qualité de notre air.
L’évapotranspiration rentre également en jeu : en transpirant, la végétation relâche de l’eau dans l’atmosphère. En s’évaporant, cette eau rafraîchit l’air ambiant.

1 arbre mature
= 5 tonnes d’équivalent CO2

et jusqu’à 20kg de particules fines retenues par an

Il faut cependant savoir qu’on doit la majorité de cette séquestration du carbone aux arbres : tout espace vert ne se vaut donc pas, et on ne doit pas attendre les mêmes résultats d’une simple pelouse que d’une forêt…

300 m

C’est la distance à laquelle devrait se trouver l’espace vert le plus proche d’un habitat urbain selon les préconisations de l’OMS. Cela correspond à environ 5 minutes de marche. Pour encourager sa fréquentation, on peut également l’agrémenter de mobilier urbain comme des bancs, des aménagements sportifs ou des jeux d’enfants, et de points d’eau réguliers.

Et pour l’entretien… on ose l’éco-pastoralisme

Entretenir les espaces verts en faisant pâturer des animaux, c’est une technique millénaire, saine et peu coûteuse que nos communes redécouvrent peu à peu : du vrai gagnant-gagnant !

L’écopastoralisme urbain a de plus en plus de succès depuis que de grandes métropoles comme Lille, Lyon ou Montpellier l’ont adopté dans les années 2000.

Quelle place pour l’eau en ville ?

Sentiment d’apaisement, réduction de l’anxiété, bien-être, réduction de la pollution de l’air et fraicheur : pour tout ce que font les espaces verts, les espaces aquatiques ne sont pas en reste. Les habitats proches des sources ou plans d’eau sont plus susceptibles d’héberger des personnes en meilleure santé.

Ces deux typologies d’espaces font donc partie d’un même cercle vertueux et se complètent pour une ville plus propice au bien-être.

Et pour mieux construire notre avenir…

Face au changement climatique, il faut s’adapter

Des villes résilientes

L’artificialisation des sols

À grande échelle ne sera plus qu’un mauvais souvenir en 2050. C’est du moins ce que prescrit la loi Climat et Résilience en 2021, qui vise

0 artificialisation nette de sol à partir de 2050.

D’ici là, elle prévoit de réduire la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers de 50 % au cours des 10 prochaines années.

La ville contre la canicule, plan d’action et solutions :
  • Choisir des surfaces claires qui réfléchissent la chaleur
  • Désimperméabiliser et revégétaliser
  • Multiplier l’accès aux points d’eau pour les habitants
  • Autant que possible, éviter l’usage du climatiseur
  • Et bien sûr, combiner toutes ces solutions et les adapter au contexte : à chaque cas particulier sa solution !
Les espaces verts en ville

Ne sont pas seulement un atout pour la santé physique et mentale des habitants, ils sont également nos meilleurs alliés face au changement climatique.

Leurs 3 spécialités :

  • ils captent une partie du CO2 rejetée par la ville et nous donnent de l’oxygène en retour
  • ils font baisser la température ambiante durant les vagues de chaleur
  • ils absorbent l’excès de pluie et diminuent les risques d’inondation
Cependant, nos parcs souffrent aussi des conditions climatiques extrêmes.

Il est donc important de concevoir des espaces verts résilients, et d’y apporter un soin spécifique pendant les périodes de grand froid, de précipitations, ou de canicule.

La végétalisation de nos territoires doit donc être conçue selon des critères de résilience et de durabilité, en fonction du climat présent et futur et surtout de la disponibilité des ressources en eau.

2 à 10 °C

C’est la différence de température par forte chaleur entre une rue ombragée par les arbres et
une rue sans végétation, intégralement imperméabilisée.

Un seul arbre mature nous rafraichirait autant que 5 climatiseurs allumés au maximum à plein temps ! Comment ça marche ? Les sols ombragés ne reçoivent pas les rayons directs du soleil et
donc évitent de stocker et rejeter de la chaleur dans la rue, phénomène auquel s’allie celui de l’évapotranspiration.

15 %

des dépenses énergétiques de climatisation thermique peuvent être évitées grâce à la présence d’arbres en milieu urbain. De véritables climatiseurs citadins qui luttent contre les îlots de chaleur. Et en choisissant des essences d’arbres à feuilles caduques (qui tombent en hiver), on n’empêche pas les rayons du soleil d’aller réchauffer les façades en hiver. Les arbres sont nos alliés toute l’année !

Et à l’intérieur ?

Pour mieux vivre les épisodes de froid ou de canicule et éviter d’à son tour contribuer au dérèglement climatique, de nombreuses solutions existent !

À petite échelle

-57 %

de consommation
d’électricité
Ce sont les économies dont peuvent bénéficier les habitants d’une maison bien isolée par rapport à ceux d’une maison non isolée.
On a vu que les notions de santé, climat, et d’aménagement du territoire sont intimement liées.

L’urbanisme favorable à la santé nous propose de nombreuses pistes d’amélioration pour aménager nos villes de manière plus saine. Plus sobres en énergie et en ressources, moins polluées et plus agréables à vivre, elles s’inscrivent dans un cercle vertueux d’échange avec leurs habitants, leur environnement et le vivant en général.

À grande échelle

94

millions d’€ d’économie

en dépenses de santé liées au traitement de l’asthme et de l’hypertension, c’est possible en intensifiant les efforts de végétalisation.

Finalement, l’habitat bon pour la santé n’est pas si loin !

Partout, les lignes bougent. De plus en plus de citoyens prennent conscience que les enjeux de santé sont intimement liés au territoire qu’ils occupent et à son aménagement.

À mesure que les problèmes de santé publique s’aggravent, nos solutions doivent se faire toujours plus intelligentes, inventives et démocratiques. Et pour lutter contre le réchauffement climatique et préserver la biodiversité, c’est le même combat !

Développer l’urbanisme favorable à la santé est un des grands défis du XXI siècle, et nous avons de nombreuses clés en main pour y arriver !

Le top 3 des idées reçues : l’urbanisme favorable à la santé, ce n’est pas…
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Le top 3 des idées reçues : l’urbanisme favorable à la santé, ce n’est pas…
1. Réservé aux villes du futur

Puisque 80% des villes que nous habiterons en 2050 existent déjà, la priorité est de s’intéresser à l’aménagement et la rénovation des zones urbaines déjà existantes plutôt qu’aux nouvelles constructions

2. Uniquement pour les grandes villes

Une commune de 2 000 habitants, c’est loin d’être une grande agglomération, et pourtant, on considère que c’est le seuil de l’urbanité. Un sujet qui nous concerne donc tous !

3. Pas toujours si compliqué que ça !

Installer des bancs dans les rues pour les personnes âgées, planter des arbres dans les cours d’école… Il existe une multitude d’aménagements urbains plutôt simples et peu coûteux à mettre en oeuvre qui peuvent permettre de faire des premiers pas en matière d’urbanisme favorable à la santé

Quelques données encourageantes

Globalement, la qualité de l’air s’améliore ces dernières années sur le territoire français : les niveaux de pollution atmosphérique baissent chaque année depuis plus de deux décennies.

Les émissions de monoxyde et de dioxyde d’azote ont baissé de 60 % depuis l’année 2000 grâce aux progrès réalisés dans le domaine du transport routier.

Les émissions de particules fines ont également baissé de plus de la moitié depuis 2000.

La France reste néanmoins dans les mauvais élèves européens

en termes de dépassement des seuils de présence de polluants dans l’air ambiant. En effet, les épisodes de pollution persistent et les régions bénéficient inégalement de l’amélioration de la qualité de l’air : les efforts sont donc à intensifier pour pouvoir respirer un air plus sain.

Pour aller plus loin
Le docu à regarder
La Chaine Youtube eSet Bourgogne-Franche- Comté Pour retrouver des vidéos de moins de 4 minutes qui vulgarisent de nombreux enjeux en lien avec l’urbanisme favorable à la santé.
La série de podcasts à écouter
« Bien dans ma ville » Une série de podcasts sur l’urbanisme et la santé, produite par le CNFPT en partenariat avec l’ADEME.
Les ressources téléchargeables
« Préserver sa santé et la planète » L’ADEME vous guide dans vos choix quotidiens pour avoir un impact positif sur votre environnement et votre santé.
Et vous, qu’aimeriez vous faire dans votre quartier ?

Je teste le vélotaff au moins une fois ! L’essayer, c’est l’adopter ?

Je me mets au vert si des jardins collectifs arrivent dans mon quartier

Je décide de mon futur à l’échelle locale en participant à des assemblées citoyennes

Voilà c’est fini !

Texte : Morgane Larrieu
Illustration : Rafaelle Fillastre
Dernière mise à jour : juillet 2023

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