Les métaux se trouvent rarement à l’état pur dans la nature, ils sont généralement présents dans des minerais.
Il est souvent nécessaire d’extraire de grandes quantités de ces minerais, puis d’employer des procédés chimiques et physiques pour récupérer les métaux qu’ils renferment.
par l’Union européenne…
…17 métaux et minerais sont considérés stratégiques
→ Ce sont des « matières dont la fourniture devrait augmenter de manière exponentielle, qui ont des exigences complexes en matière de production et qui sont donc confrontées à un risque plus élevé de problèmes d’approvisionnement ».
Elles désignent un ensemble de 17 éléments chimiques disposant de propriétés électromagnétiques les rendant indispensables pour des fabrications de haute technologie.
Elles occupent ainsi une place clé dans la transition numérique et énergétique.
Le nom de « terres rares » induit souvent en erreur puisqu’on retrouve en réalité certains de ces éléments en abondance dans la croûte terrestre. C’est par exemple le cas du lanthane, du néodyme ou du cérium.
Toutefois, elles sont disséminées partout sur le globe et et leurs gisements (concentrations naturelles exploitables) sont très localisés.
Nos modes de vie actuels reposent en partie sur l’utilisation de ces métaux critiques et stratégiques.
40 à 60 %
de métaux !
Nos smartphones sont de vraies mines de métaux : on y trouve de l’or, de l’argent ou encore du platine.
L’écran est tactile grâce à l’indium, le tungstène le fait vibrer, le néodyme, ainsi que le cuivre et le nickel, amplifient le son du haut-parleur. De nombreux autres métaux composent la batterie dont le lithium et le cobalt.
Problème : la demande en métaux explose, la quantité disponible diminue, le risque de problèmes d’approvisionnement augmente.
Entre 2017 et 2022, la consommation mondiale de lithium a plus que triplé. La consommation de cobalt a augmenté de 70 % et celle de nickel de 40 %.
- 100 % de son approvisionnement en terres rares provient de Chine
- 71 % du platine provient d’Afrique du Sud
La France n’échappe pas à cette dépendance aux métaux stratégiques.
Aujourd’hui, l’extraction et l’exploitation des métaux et minerais posent trois problèmes majeurs :
1. Des impacts environnementaux
200 kg
c’est la quantité moyenne de minerais qu’il faut extraire pour fabriquer un smartphone.
À chaque étape, de l’exploitation du minerai à l’obtention du métal « pur », l’industrie minière génère des déchets. Les quantités générées sont telles, que l’industrie minérale est le plus grand producteur industriel de déchets solides, liquides et gazeux.
Les étapes de broyage et de concentration (lorsque l’on sépare les métaux des éléments sans valeur) représentent à elles seules 70 % de l’eau consommée sur un site minier.
C’est d’autant plus problématique que l’extraction de métaux est parfois réalisée dans des zones pauvres en eau, voire arides ou semi-désertiques.
22 000 m³
c’est la quantité d’eau requise pour extraire 1 tonne de lithium dans les salars chiliens par exemple. L’équivalent de 9 piscines olympiques !
23 millions
de personnes habitent au bord de cours d’eau pollués par les déchets toxiques issus d’activités minières en amont, particulièrement dans de nombreux pays du continent africain et d’Amérique latine.
Dans les principaux pays producteurs de métaux, le mix énergétique est encore largement dominé par les énergies fossiles.
- Par exemple en Chine, la consommation électrique repose à + de 60 % sur le charbon.
2. Des impacts humains et sociaux
Bien que représentant à peine 1 % de la main-d’oeuvre mondiale, le secteur cause environ
8 % des accidents mortels au travail.
L’exploitation minière demeure l’une des principales sources de travail des enfants aujourd’hui.
- En République démocratique du Congo, qui abrite les plus grandes mines de cobalt, un métal essentiel notamment dans la fabrication des téléphones, on estime que 40 000 enfants travaillent dans des mines dites artisanales (où l’extraction s’effectue sans outils mécaniques).
Arsenic, cadmium, chrome, cobalt, cuivre, nickel, ces substances métalliques sont toxiques en cas d’exposition.
À proximité des sites miniers, ces éléments peuvent être libérés en grande quantité et générer des poussières qui polluent l’air, les sols, les cours d’eau et qui présentent des risques considérables pour la santé humaine.
3. Des enjeux géopolitiques
Les métaux sont devenus essentiels pour réduire les émissions de CO₂ et électrifier les usages. Alors que le monde tend à s’éloigner des carburants fossiles, ces ressources stratégiques pourraient prendre une importance similaire à celle du charbon au XIXe siècle et du pétrole au XXe siècle.
Pour répondre à leurs besoins en technologies de pointe, les pays occidentaux dépendent de plus en plus de quelques nations qui fournissent les métaux indispensables.
La plupart de ces métaux proviennent de régions comme la Chine, l’Indonésie, le Chili, l’Argentine et la République démocratique du Congo.
80 %
de la production mondiale de terres rares est assurée par la Chine.
Elle fournit par exemple presque tout le dysprosium, un métal clé pour les aimants des éoliennes, les moteurs électriques et même certains équipements militaires.
Cette forte concentration de l’exploitation des ressources dans certaines régions s’explique par des coûts de production plus faibles et des réglementations environnementales plus souples.
Cette situation rend les pays importateurs vulnérables aux tensions commerciales et aux fluctuations des prix, ce qui peut fragiliser leurs chaînes d’approvisionnement.
Une demande qui s’envole pour répondre notamment aux grands enjeux du XXIe siècle
x2
Selon l’Agence internationale de l’énergie, les mines en cours d’exploitation et les projets qui vont entrer en production ne permettront de couvrir que
70 %
de la demande de cuivre en 2030.
Pour le lithium, l’offre minière ne satisfera que 50 % de la consommation.
Un dilemme se pose : comment réussir la transition écologique tout en réduisant la pression sur les métaux ?
… la question de l’accès à ces matières premières critiques s’inscrit dans un objectif plus large de décarbonation du système énergétique pour réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins
55 % d’ici à 2030
afin d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
4 axes pour y parvenir
1. Ouvrir des mines en Europe, une opportunité ?
2. Le recyclage, un axe majeur !
3. Adopter une démarche d’éco-conception
4. Opter pour la sobriété.
C’est sur cet aspect que l’on peut véritablement agir à l’échelle individuelle !
On l’a vu, l’extraction de métaux pour produire de nouveaux objets et appareils apporte son lot de conséquences néfastes pour l’environnement et les humains.
En prolongeant la vie de nos objets et appareils, on diminue la demande en métaux, on contribue à la protection de l’environnement et on fait des économies !
Pour allonger la durée de vie d’un objet, il est parfois nécessaire de le réparer.
Bonne nouvelle, en confiant ses appareils à des réparateurs agréés, on peut bénéficier d’un « bonus réparation » ainsi que des avantages suivants :
- Une remise forfaitaire au client sur le prix de la réparation.
- Une garantie légale prolongée de 6 mois en cas de réparation et réinitialisée pour deux ans en cas de remplacement si le vendeur n’a pas pu procéder à la réparation.
Une partie de nos équipements est largement sous-utilisée. Plutôt que d’avoir chacun sa voiture et son lave-linge, pourquoi ne pas les partager ?
De nombreuses plateformes existent déjà pour louer une voiture entre particuliers. En Suisse, chaque immeuble dispose d’une buanderie commune, une idée à envisager !
Sur le site « Épargnons nos ressources », vous trouverez toutes les adresses pour réparer, partager, emprunter et louer afin de prolonger la vie de nos objets du quotidien.
Alors que des milliers d’appareils électroniques dorment dans nos placards, profitons du prochain rangement saisonnier pour les trier et, en fonction de leur état, les donner, les revendre ou les diriger vers le réemploi (voir page suivante) !
En déposant nos déchets au bon endroit pour être sûr qu’ils puissent être pris en charge, on contribue significativement au recyclage des métaux qu’ils contiennent.
C’est toujours ça de moins à extraire !
Pour savoir où exactement, c’est par ici :
… on se pose les bonnes questions :
- Ai-je vraiment besoin de cet objet ?
- Quelles sont les alternatives à l’achat ?
- Comment acheter plus responsable ?
On trouve toutes les réponses sur le site de l’ADEME !
Pour éviter le neuf (donc l’extraction de métaux, vous l’avez ?) on peut se tourner vers des modèles de seconde main.
De nombreuses entreprises permettent déjà de s’équiper de modèles reconditionnés (ordinateurs, smartphones, mais aussi automobiles), et moins onéreux !
Réduire sa consommation d’équipements électroniques, allonger leur durée de vie, partager sa voiture, garder son vélo le plus longtemps possible, éviter le superflu et les écrans toujours plus grands…
Toutes ces bonnes pratiques sont aussi bonnes pour la planète que pour le portefeuille !
Texte : Camille Cazanave
Illustrations : Zahra Ayyadi et Julie Péron
Dernière mise à jour : Novembre 2024