+ 180 %
C’est l’augmentation du nombre d’arrivées de touristes internationaux au niveau mondial entre 2000 et 2019, l’année où le tourisme fut le plus intense avec près de 2,4 Md d’arrivées de touristes internationaux.
Avec la pandémie de Covid-19, le secteur a connu un ralentissement inédit. Pourtant, notre appétit de voyage n’a fait qu’hiberner puisqu’en 2022 le tourisme international était déjà revenu à
60 %
de son niveau pré-pandémie.
Et aujourd’hui, le trafic aérien atteint
90 %
de son niveau de 2019
qui était le niveau le plus haut jamais observé. Une reprise rapide qui laisse penser que la pandémie n’a pas changé la donne…
L’une des raisons principales de cette démocratisation : la baisse du coût du transport aérien pour le voyageur. Un billet d’avion en classe économique pour un vol de 4 heures au départ de la France coûte
-350 €
en moyenne par rapport à l’année 2000.
ont contribué à la baisse moyenne des tarifs aériens. Avec la reprise, les compagnies low-cost ont pour la première fois une part de marché équivalente à celle des compagnies internationales traditionnelles. Sur internet, le yield management (la fluctuation en temps réel des prix selon la loi de l’offre et de la demande) permet d’obtenir des prix cassés en période creuse. Enfin, les nouveaux modèles d’avion sont toujours plus performants et moins coûteux par passager transporté.
Le kérosène est le seul carburant fossile exempt de toute taxe, même de la TVA. Pourquoi ? En 1944, la convention internationale de Chicago sur l’aviation civile interdit la taxation pour favoriser le trafic aérien international et surtout empêcher que les avions ne fassent le plein dans un pays plutôt qu’un autre.
Les lignes bougent lentement : 79 ans plus tard, la France fait un premier pas et décide de commencer à taxer le carburant des jet privés en s’alignant sur la taxation de l’essence. Aux côtés d’un petit groupe de pays, Paris tente de pousser ces mesures de restriction ailleurs en Europe.
x 2
Airbus prédit un doublement du nombre d’avions dans le monde en vingt ans. Si ce chiffre n’est pas étonnant au vu des tendances du secteur touristique, il n’est pas compatible avec l’objectif affiché de neutralité carbone du secteur de l’aviation pour 2050.
Alors comment en est-on arrivés là ? Un voyage dans le temps s’impose pour comprendre notre passion du voyage…
« Week-end à Rome… » que vous aimiez la chanson ou que cette idée vous ait été suggérée par les publicités de compagnies aériennes low-cost, vous vous êtes peut-être déjà laissé tenter.
Seulement voilà, en regardant rêveusement par le hublot, avez-vous réalisé que vous n’étiez pas les seuls ? Si vous avez pris l’avion le 25 juillet 2019, vous avez fait partie d’un des
230 409
vols effectués ce jour-là, un record absolu. Pas de repos la planète !
Des millions de personnes ont pu découvrir les joies du voyage et des paysages lointains.
Avec eux, c’est tout un horizon mondial de culture et de loisirs nouveaux qui s’est ouvert pour une partie toujours plus étendue de la population.
Partout dans le monde, les classes aisées et moyennes pratiquent un tourisme qui était auparavant l’apanage d’un groupe extrêmement restreint.
Quand les touristes souhaitent aller à l’autre bout du monde, ils s’intéressent principalement aux prix et à la durée des trajets. Un autre indicateur, pourtant crucial, reste ignoré : les émissions de gaz à effet de serre.
Et les conséquences du réchauffement climatique, elles, n’affectent pas que les vacanciers… Le tourisme est-il un phénomène si démocratique que ça ?
La baisse des tarifs dans le secteur aérien est elle aussi inégalement répartie. Si l’accès aux capitales européennes est devenu beaucoup plus abordable, les vols à destination de l’Afrique subsaharienne et des DROM-COM n’ont pas connu de réelle démocratisation des prix.
Le secteur aérien et les compagnies low-cost ont donc d’un côté encouragé le modèle du départ en week-end fréquent, souvent couplé avec l’usage de plateformes d’hébergement controversées comme Airbnb, sans améliorer l’expérience des personnes ayant de la famille en outre-mer ou ailleurs.
L’essor de l’aviation pour une minorité de grands voyageurs est donc bel et bien responsable d’une grande partie des émissions du secteur touristique.
53 %
des émissions de GES du secteur tourisme sont dues à l’aviation, alors que ce mode de transport ne représente que 12 % des voyages !
Se reposer, voyager à proximité ou découvrir le monde entier : quelles vacances pour la planète ?
Cocorico ?
Hélas, cela veut aussi dire que ce secteur est responsable de
11 %
des émissions de GES françaises. Pas besoin de chercher loin pour trouver la source de ces émissions : les ¾ d’entre elles sont imputables aux transports.
prennent l’avion… mais ils n’en sont pas toujours fiers. « Flyg » pour avion et « skam » pour honte : en 2018, à l’heure du réveil écologique et dans un contexte de notoriété croissante de personnalités telles que Greta Thunberg, un mouvement nait en Suède et s’étend au reste des pays nordiques. Prendre l’avion pour partir loin sur des courtes durées n’est plus une fierté au vu de l’impact environnemental d’un tel trajet. De ce sentiment naissent des vrais changements : le gouvernement suédois a par exemple rouvert ses lignes de trains de nuit depuis.
L’aviation commerciale, c’est 2,6 % des émissions carbone mondiales en 2018.
De plus, quand on prend en compte les effets hors CO2, par exemple ceux liés aux trainées de condensation, on estime que l’aviation commerciale est responsable de
5,1 %
du réchauffement climatique entre 2000 et 2018.
Les trainées de condensation, qu’est-ce que ça fait ?!
Les traces blanches que l’on voit dans le ciel posent un véritable problème pour le climat. Quand l’air est suffisamment froid et humide, ces trainées de condensation peuvent se transformer en nuage de glace qui réémettent vers le sol une partie du rayonnement de la Terre, tout en étant trop fins pour la protéger des rayons solaires.
Après le CO2, c’est le principal impact environnemental de l’aviation. Même s’il est encore mal mesuré, on ne peut l’estimer neutre sur le climat.
d’un appartement ne consomme pas plus que ce vol aller-retour. Et il est sans doute plus facile de renoncer à un voyage à l’autre bout du monde qu’à un long hiver au chaud chez soi ! Avec l’avion, il est devenu presque banal pour les consommateurs qui peuvent se le permettre de parcourir des milliers de kilomètres pour seulement quelques jours de vacances. Notre bilan carbone lui aussi s’envole…
Pourquoi les améliorations en termes d’efficacité énergétique dans un secteur donné n’entrainent que rarement une réelle réduction des émissions ?
… c’est l’effet rebond
Chaque fois qu’une innovation permet de produire un bien ou service avec moins d’énergie ou de ressources naturelles, la consommation de ce bien tend à augmenter.
Quand l’effet rebond va jusqu’à annuler complètement les économies d’énergie ou de matière, on parle du « paradoxe de Jevons », du nom de l’économiste qui l’a théorisé.
Et pour remettre encore une fois les choses dans leur contexte, au niveau mondial, moins de 1 % de la population mondiale est responsable de plus de 50 % des émissions de l’aviation commerciale, et 80 % de la population mondiale n’a jamais pris l’avion.
Décarboner le secteur du tourisme est donc une responsabilité à assumer avant tout de la part des grands voyageurs !
Et sur place alors ? Des vacances… pas pour tout le monde !
Les émissions liées aux transports ne sont pas seules à poser problème dans le tourisme. La concentration des activités touristiques sur des territoires souvent inadaptés entraine entre autres…
- Une surconsommation de ressources naturelles, de l’eau notamment
- Une surproduction de déchets, parfois non traités
- Une augmentation de la pollution de l’air, des sols et de l’eau
- Une difficulté d’accès au logement pour la population locale à cause des locations saisonnières
Pour profiter de nos vacances sans épuiser la planète
Voyager à l’autre bout du monde en quelques kilomètres, c’est possible ! Partez à la découverte de la France comme vous ne l’avez jamais vue.
Les Ocres de Rustrel
Dans le Vaucluse, sur plus de 30 hectares au milieu de massifs forestiers verdoyants, 20 teintes d’ocres se laissent admirer le long du chemin de grande randonnée GR6. Un contraste étonnant qui émerveille !
- 45 km de la gare de Cavaillon (TER)
- À proximité de l’EV 8
- Le site est sur le GR97
Le lac de Lispach
Qu’on aime les sports d’hiver, les balades en famille ou les pique-niques au bord de l’eau, le Lac de Lispach et sa superbe tourbière ont de quoi séduire. Au cœur des Vosges et en toutes saisons, le lac dévoile ses paysages. À vos appareils photos !
- 35 km de la gare de Remiremont (TGV, TER)
- Pas de véloroute à proximité
- Le site est à proximité du GR5
Les Falaises d’Etretat
Courbet, Monet, Flaubert ou Maupassant ne s’y sont pas trompés ! On vient du monde entier admirer et immortaliser les impressionnantes falaises de craie blanche immaculées se jeter dans la mer. Des sentiers de randonnée permettent de découvrir ce paysage fascinant.
- 16 km de la gare de Rolleville (TER)
- L’EV 4 passe parle site d’Etretat
- Le site est sur le GR21
La Cascade des Tufs
Ici, la végétation est foisonnante et le spectacle époustouflant. D’un massif calcaire situé dans un décor bleu-vert enchanteur jaillissent en de multiples cascades les eaux qui viennent se jeter dans le bassin du Dard. À admirer les pieds dans l’eau…
- 10km de la gare de Domblans-Voiteur (TER)
- Pas de véloroute à proximité
- Le site est sur le GR59
Le lac du Salagou
Ce lac est artificiel : il sert de retenue à un barrage, mais il n’en est pas moins remarquable. Creusée dans les années 1960, cette vaste étendue d’eau de 700 hectares présente une riche palette de couleurs : le rouge des ruffes, le noir du basalte, les bleus du ciel et du lac se laissent découvrir par les amateurs de voile, de randonnées, de VTT ou tout simplement de beaux paysages.
- 27 km de la gare le Bousquet-d’Orb (TER)
- Pas de véloroute à proximité
- Le site est à proximité du GR7 et du GR653
Le site des Orgues
Ici, pas de plage ni d’hôtel mais un paysage lunaire de cheminées de fées à la hauteur des reliefs de la Cappadoce turque. Taillées par l’érosion depuis quatre millions d’années, les Orgues du site géologique d’Ille-sur-Têt mesurent de 10 à 12 mètres de hauteur. Un lieu unique et exceptionnel qui vous transportera à l’autre bout de la Méditerranée !
- 3 km de la gare Ille-Sur-Têt (TER)
- Pas de véloroute à proximité
- Pas de GR à proximité
La Méandre de Queuille
On pourrait croire voir l’Amazone, mais il s’agit bien de la rivière Sioule, située dans le Puy-de-Dôme qui forme ce magnifique méandre. Queuille nous offre un superbe panorama sur ce spectacle naturel, (l’humidité et les insectes hostiles en moins).
- 21 km de la gare de Volvic (TER)
- Pas de véloroute à proximité
- Le site est àproximité du GR4
Le Plateau des Mille Étangs
Le plateau des 1000 Étangs offre un paysage atypique. Façonné il y a 12 000 ans par les glaciers, on y découvre les landes, les prés et les forêts entremêlés de ruisseaux et de plans d’eau. Une foison d’animations comme des festivals, concerts, fêtes de village viennent rythmer cet espace.
- 11 km de la gare de Lure (TER)
- À proximité du segment cyclable qui fait la liaison entre la V50 à l’EV6
- Le site est à proximité du GR59
Le Lac de Sainte-Croix
Entre montagnes et eau, le cadre est idyllique. Le grand lac aux couleurs turquoises rappelle les cascades Agua Azul des Chiapas. Entre les collines du Haut Var et le plateau de Valensole, remonter les gorges du Verdon à la voile ou en pédalo.
- 42 km de la gare Manosque Greoux les Bains (TER)
- Pas de véloroute à proximité
- Le site est sur le GR4
On privilégie autant que possible le train, le moyen de transport qui consomme le moins de CO2 (avec la marche et le vélo, si vous avez plus de temps !) et qui vous permet de lire tranquillement ou de regarder les paysages qui défilent.
En termes d’émissions de CO2e
1km
en avion
73km
en train
dit aussi tågskryt ! Ce n’est pas parce qu’on renonce à l’avion qu’on renonce au voyage, et ça, les Suédois l’ont bien compris. Dans ce pays où l’usage de l’avion est plus élevé que la moyenne européenne, les mentalités commencent à changer et une génération de jeunes engagés affirme sa préférence pour le train : #tågskryt.
Ce calculateur développé par l’ADEME est la ressource indispensable pour comparer l’impact des différents modes de transport en fonction de votre projet de destination.
Il n’est pas nécessaire d’aller à l’autre bout du monde pour voir du pays…
La liste des destinations françaises que nous avons citées ne sont qu’une infime partie des richesses que la France offre en matière de diversité et dépaysement. Du nord au sud, d’est en ouest, on retrouve un peu du monde entier dans l’hexagone. Même dans votre région, on vous garantit que vous n’avez sûrement pas fait le tour !
Et si l’on part loin, il est préférable de privilégier les séjours longs.
Parce qu’il vaut mieux prendre le temps de s’immerger dans la culture locale que de sauter de destination en destination, on prévoit un itinéraire moins extensif et plus qualitatif. De plus, en essayant de s’aligner sur le mode de vie local (habitudes alimentaires, modes de déplacement…), on découvre un pays en profondeur, on limite son impact écologique et on se remplit la tête de souvenirs authentiques.
Et sur place alors ? Petit guide de bonnes pratiques pour un tourisme plus responsable.