Eau secours ! Demain, tous à sec ?
Chargement

Eau secours ! Demain, tous à sec ?

Texte : Morgane Larrieu
Illustrations : Rafaelle Fillastre

Sacré paradoxe que celui de l’eau ! Elle est massivement présente sur Terre mais on n’a jamais eu aussi peur d’en manquer. C’est la ressource la plus précieuse d’entre toutes et on la gaspille trop souvent. Elle se renouvelle grâce à son cycle mais le mécanisme s’enraye…
Et si plus rien n’était clair comme de l’eau de roche ?

Dans de nombreuses régions du globe, la difficulté d’accès à l’eau est une réalité toujours plus présente à mesure que s’accentue le réchauffement climatique. En Europe, cette année, la conversation autour de la gestion de l’eau s’est imposée partout. Comment faire quand les précipitations se raréfient, comment la protéger dans nos sols et nos rivières, et surtout, comment mieux la répartir ?
Enjeu démocratique par excellence, le débat autour de l’eau nous concerne tous. L’eau traverse les frontières, relie les territoires, nourrit les hommes et l’ensemble du vivant.

Vous ne pouvez pas vivre sans elle, mais la connaissez-vous bien ?

L’eau recouvre la moitié de la surface du globe.

Mais l’eau douce ne représente que 2,8 % des ressources en eau présentes sur Terre…

Et la majeure partie de cette eau douce n’est pas accessible en surface !

Rafraichissez vos connaissances !

Notre belle planète bleue mérite bien son nom, elle est en effet recouverte à 72 % d’eau !

Mais seulement 2,8 % de l’eau est douce sur notre planète. Et ce n’est pas tout car…

… les ¾ de cette eau douce sont stockés dans les glaces et neiges permanentes : le reste est accessible via les lacs, rivières ou nappes phréatiques.

Tout le monde à l’eau !

En moyenne sur la période 2010-2019,
la France a consommé 4,1 milliards de m³ d’eau par an. Cela représente plus d’1,5 millions de piscines olympiques !

En moyenne, un Français consomme donc 64 m³ d’eau annuellement.

Voici dans quels secteurs elle est le plus utilisée :

58%

Usages agricoles

12%

Refroidissement des centrales électriques

4%

Usages industriels

26%

Production d’eau potable

Oui, l’eau du robinet est essentielle dans notre quotidien…
… mais que faire quand l’or bleu se fait rare ?
Le bon côté
Le mauvais côté
X

L’eau courante, chaude ou glacée, à volonté ou presque… il ne faut pas voyager si loin dans le temps ou sur notre planète pour se rendre compte à quel point l’accès stable et sûr à l’eau est un luxe irremplaçable.

L’eau est omniprésente dans notre quotidien : prendre une douche, laver sa maison, sa vaisselle et son linge, se servir un verre d’eau, en faire chauffer pour la cuisine… L’eau est synonyme de confort, d’hygiène, de simplicité.

Bien au-delà de notre besoin physiologique de boire, on ne peut pas s’en passer !

La facilité d’accès à l’eau et son coût relativement peu élevé ne reflètent pas toujours sa juste valeur. Citoyens, industries et collectivités ont tendance à consommer cette précieuse ressource comme si elle était inépuisable, et de nombreux territoires en France commencent à en subir les conséquences.

Si on continue dans cette direction, l’avenir risque d’être très sec : les experts estiment que dans les prochaines décennies, on aura entre -10 % et -40 % de disponibilité de la ressource eau en France.

Le robinet se tarit : un petit état des lieux de l’eau en France s’impose.

32 jours

sans pluie significative ont été enregistrés lors de l’hiver 2022-2023 : un grand manque à gagner pour les nappes phréatiques et du jamais-vu depuis le début de l’enregistrement des mesures en 1959. Quel triste record !

72 %

des nappes phréatiques sur le territoire ont un niveau qui demeure sous les normes en août 2023.

20 % ont un niveau considéré comme très bas.

75

départements français avaient mis en place des mesures de restriction encadrant l’usage de l’eau au-delà de la simple vigilance en août, et 35 étaient en crise.

À titre de comparaison, lors de la canicule de 2022, 93 départements avaient mis en œuvre ces mesures de restrictions, mais seuls 27 étaient concernés en 2021…

En mai 2023, le territoire français souffrait en moyenne d’un déficit pluviométrique* de

20 %

* Un déficit pluviométrique est un niveau de pluie insuffisant sur une période et un territoire donné, qui compromet la capacité des sols à constituer des réserves en eau et peut mener à une situation d’aridité.

La sécheresse touche inégalement les régions françaises, mais c’est une réalité qui, année après année, s’est installée durablement sur notre territoire. Plus d’une centaine de communes se sont ainsi retrouvées privées d’eau cet été.

Outre-mer, à Mayotte, près de 150 000 habitants connaissent une situation encore plus drastique, avec des coupures d’eau quotidiennes de plus de 10 heures.

Réponse 2

La sécheresse météorologique fait suite à un manque de pluie. La sécheresse de surface est provoquée par un manque d’eau dans les sols, elle nuit au développement de la végétation. La sécheresse hydrologique est une situation dans laquelle les niveaux des étendues d’eau, cours d’eau et nappes souterraines sont anormalement bas. Ces phénomènes peuvent agir en cascade : un manque de pluie chronique peut entrainer un manque d’eau dans les sols, l’eau s’infiltre ensuite moins dans les nappes souterraines, et le tout affecte négativement le vivant dans son ensemble et la société humaine.

Le cercle vicieux de la sécheresse

Le cercle vicieux de la sécheresse

Avec le changement climatique, les températures haussent et les précipitations ont tendance à se raréfier en Europe. La sécheresse météorologique se manifeste.

Avec la faible humidité du sol, c’est la sécheresse de surface qui s’installe.

Les faibles débits et les faibles stockages souterrains entretiennent une situation de sécheresse hydrologique.

La baisse de la disponibilité des ressources en eau pour l’agriculture et les ménages a de forts impacts socioéconomiques : risques pour la santé, pertes économiques…

Pour bien appréhender les enjeux liés à l’eau souterraine, il faut comprendre le cycle des nappes phréatiques :

Pour bien appréhender les enjeux liés à l’eau souterraine, il faut comprendre le cycle des nappes phréatiques :

Au début du printemps, il y a encore des épisodes de recharge avec les grosses pluies.

Mais l’évaporation due à la chaleur et la consommation de l’eau par les plantes va utiliser toute l’eau qui pénètre dans les sols. Celle-ci ne descendra plus jusqu’aux nappes phréatiques.
De grandes disparités existent cependant selon les régions.

De mai jusqu’à l’automne, c’est la période de vidange des nappes.
L’eau s’écoule lentement vers les cours d’eau.

Durant l’automne et l’hiver, c’est la période de recharge des nappes.
Les températures sont basses, et la végétation au repos n’a plus de besoin important en eau.

Aujourd’hui, les prélèvements d’eau soulèvent de plus en plus de débats, et la population est confrontée au fait que les nappes ne constituent pas des ressources infinies.

La fonte des glaces

est également un facteur aggravant de cette crise de l’eau au niveau mondial.

En effet, la glace agit comme un régulateur de climat : 80 % des rayons du soleil qui se reflètent sur la glace sont réfléchis directement dans l’espace. La fonte amoindrit ce potentiel. La fonte des glaces entraîne également des émissions de méthane dans l’atmosphère, un puissant gaz à effet de serre. Autre conséquence : de plus en plus d’eau douce se mélange aux eaux salées des océans, ce qui perturbe les courants océaniques.

Une réalité glaçante…

Enfin, il ne suffit pas d’avoir de l’eau douce…

Encore faut-il savoir la garder saine.

43 %

des eaux de surface françaises justifiaient d’un bon état écologique en 2018. Les principaux coupables de la pollution de l’eau :

  • Les produits phytosanitaires, utilisés notamment par le secteur de l’agriculture
  • Les diverses substances chimiques rejetées par la production industrielle
  • Les microplastiques libérés au lavage de nos vêtements synthétiques et objets plastique
  • Les déchets jetés sur terre qui se retrouvent dans l’eau

 

Mais au fait, pourquoi utilisons-nous tant d’eau ?!

De l’eau partout ! Connaissez-vous l’empreinte eau de votre consommation quand vous achetez…

Un steak de bœuf

Un t-shirt en coton

Une bouteille d’eau en plastique

Vous aviez vu juste ?

Entre 550 et 700 litres d’eau sont nécessaires pour produire 1 kg de viande de bœuf selon la communauté scientifique.

2 700 litres d’eau se cachent derrière votre t-shirt en coton. C’est l’équivalent de 70 douches !

2 litres d’eau partent dans la fabrication d’une bouteille en plastique qui ne contiendra qu’un litre d’eau… on marche un peu sur la tête non ?

Le textile boit la tasse…

L’industrie textile se rend responsable de 4 % des prélèvements d’eau potable dans le monde, souvent dans des régions déjà en situation de stress hydrique (Bangladesh, Inde…), principalement à cause de la culture du coton, très gourmande en eau.

Et ce n’est pas tout :

20 %

de la pollution de l’eau mondiale serait causée par cette industrie et les produits nocifs qu’elle utilise, comme les colorants.

…et l’agriculture aussi !

Il est normal que le secteur agricole soit un consommateur important d’eau… dans une certaine mesure. Certains choix de pratiques faits par l’agro-industrie risquent bien de faire couler le navire ! L’agriculture pluviale, c’est celle qui ne nécessite que l’eau de pluie pour fonctionner. Avec la hausse des températures, l’adaptation est difficile mais nécessaire. A contrario, on a observé en 10 ans une augmentation de

14 %

des surfaces irriguées en France. Et si on appuyait sur la pédale de frein ?

Finalement, l’eau, on en a besoin pour tout… il n’y a pas qu’en faisant couler notre robinet qu’on en utilise.
« L’empreinte eau » se cache derrière chacun de nos choix quotidiens !
Et en parlant de robinet…

Les scientifiques ont mesuré que le réseau national d’assainissement et de conduite de l’eau perd

1 litre d’eau sur 5

dans les fuites.

Sécheresse, gâchis, fuites…

On le sait, ça fait beaucoup. Et avec les débats de société toujours plus tendus autour des méga-bassines, de l’agriculture, des restrictions de consommation sur les piscines, le jardinage… certains craignent de voir le spectre de la guerre de l’eau, une réalité dans plusieurs régions du monde, s’approcher de plus en plus vite.

Que fait-on aujourd’hui pour appréhender cette situation ?

Nouvelles solutions, nouveaux problèmes au fil de l’eau ?

Pour s’adapter au changement climatique et à un climat plus sec, les populations du monde entier imaginent des solutions pour pouvoir continuer de répondre à leur demande actuelle. À long terme cependant, on peine à inventer des modèles soutenables pour étancher notre soif.

Scroll
Nouvelles solutions, nouveaux problèmes au fil de l’eau ?

Pour s’adapter au changement climatique et à un climat plus sec, les populations du monde entier imaginent des solutions pour pouvoir continuer de répondre à leur demande actuelle. À long terme cependant, on peine à inventer des modèles soutenables pour étancher notre soif.

01. Puiser dans les nappes phréatiques

x 3

Le prélèvement dans les eaux souterraines a triplé en 50 ans. Elles fournissent aujourd’hui la moitié de l’eau potable consommée par les humains. Cependant, cette ressource ne se renouvelle plus correctement, les prélèvements s’intensifiant au-delà de toute mesure. De nombreuses nappes datant des âges géologiques ne sont d’ailleurs pas considérées comme des ressources renouvelables. Comme dans le cas du le charbon, du pétrole ou encore des métaux rares, on doit repenser notre dépendance à l’eau souterraine.

02. Construire des barrages

Aujourd’hui, on estime que les volumes d’eau retenus dans les barrages au niveau mondial représentent

2 à 3 fois

les volumes d’eau contenus dans toutes les rivières du globe !
S’ils nous assurent un accès permanent à des réserves d’eau et, dans de nombreux cas, une production d’électricité conséquente et décarbonée, les barrages ne sont pas sans impacts : difficulté voire impossibilité de passage des espèces, assèchement des terres et perte de la dynamique fluviale en aval, risque d’eutrophisation (prolifération des algues) dans l’eau retenue…

03. Dessaler l’eau de mer

300 millions

de personnes dépendent du dessalement de l’eau de mer dans le monde. Une ressource illimitée pour étancher notre soif ?
Malheureusement, ce n’est pas si simple puisque pour chaque litre d’eau dessalée, on obtient 1 litre de saumure. Ces eaux sont 2 fois plus salées que l’eau de mer et ont une forte teneur en produits chimiques. Elles sont le plus souvent rejetées en mer, avec des répercussions dangereuses sur les écosystèmes marins. En outre, cette technologie est très consommatrice en énergie.

Le premier plan Eau

du gouvernement a été rendu public le 30 mars 2023.

Il prévoit d’atteindre

10 %

d’économie d’eau au niveau national d’ici 2030.
Cette mesure va dans le sens nécessaire, mais sera-t-elle suffisante ?

Gratuite quand elle tombe du ciel, accessible à tous via un réseau de distribution national, très lucrative quand elle est mise en bouteille… Une chose est sûre, l’eau n’est pas une ressource comme les autres. Et quand elle nous file entre les doigts, on parle d’une tragédie bien connue des économistes :

La tragédie des communs

Amené par l’écologue Garrett Hardin en 1968 dans son livre éponyme, ce concept décrit le phénomène de surexploitation d’une ressource commune, qui est à la disposition de tous mais qui se trouve en quantité limitée.

Il concerne beaucoup de ressources naturelles, pour lesquelles il est coûteux et difficile de faire respecter des droits car elles sont en libre accès.

Pour conserver
l’or bleu ?

Faites un tour dans la maison des bonnes habitudes !

On peut tous contribuer à préserver l’eau, à notre échelle. Tous les jours, l’impact de nos petits gestes quotidiens s’additionne… autant d’occasions de faire des économies en eau, et des économies tout court !

Suivez le guide, à compléter avec les vidéos du Centre d’Information sur l’Eau :

Dans la cuisine…

  • On limite sa consommation de viande. Pour les protéines, on pense aux légumineuses : fèves, haricots, lentilles…
  • On rince sa vaisselle avec un bac plutôt qu’en laissant couler le robinet.
  • Si on dispose d’un lave-vaisselle, on ne le fait tourner qu’à plein pour éviter de multiplier les cycles de lavage.

Dans le placard…

  •  On réduit sa consommation de textile.
  • On privilégie les achats de seconde main et de slow fashion.
  • On choisit des matières durables : le lin, le chanvre et les tissus bio sont moins gourmands en eau.

Dans la buanderie…

  • On surveille le compteur pour chasser les fuites !
  • On ne fait tourner le lave-linge qu’en mode éco et à plein.
  • On choisit si possible des équipements électroménagers économes en eau, avec une étiquette énergétique A+++.

Dans la salle de bain…

  • On achète des cosmétiques bio et solides.
  • On prend des douches de 5 minutes.
  • On installe un pommeau de douche économique et des mousseurs sur les robinets, et on vérifie ses joints de robinetterie au moins une fois par an.

Et dans le jardin…

  • On arrose à l’aube ou le soir pour éviter l’évaporation. L’idéal : aérer la terre régulièrement et garder le sol humide avec un paillage.
  • On privilégie les plantes peu gourmandes en eau et adaptées au climat.
  • On s’équipe d’un récupérateur d’eau de pluie.

148 litres d’eau potable

c’est la consommation journalière moyenne des Français, qui tend à se stabiliser depuis 2012.

Mais ce chiffre est bien différent dans d’autres régions du monde, ce qui montre que différentes habitudes, différents usages sont possibles.

Seulement 1 %

de cette eau est utilisée pour boire.

81 % est utilisée pour l’hygiène corporelle, les sanitaires, la lessive et la vaisselle. Une belle marge de progression existe !

Voici la répartition moyenne de notre consommation d’eau :

Voici la répartition moyenne de notre consommation d’eau :

Estimez votre consommation d’eau !

Rendez-vous sur ce calculateur pour mieux comprendre votre consommation réelle :

Vous aussi, vous avez ces réflexes ?

J’installe un mousseur sur mes robinets et pommeaux de douche

J’attends de remplir complètement le lave-linge et le lave-vaisselle avant de les utiliser

Je coupe l’eau pendant le savonnage sous ma douche

Ça coule de source !

Pour moins de 10 €, ils permettent de réduire le débit de 30 à 50 % en diffusant de minuscules bulles d’air dans l’eau qui coule. Cool !

… Et je limite le produit de lessive à la dose recommandée. En effet, protéger l’eau, c’est aussi lutter contre sa pollution.

Et je préfère la douche au bain… si elle est d’une durée inférieure à 5 minutes. Sinon, on consomme autant qu’un bain.

À la chasse aux fuites

Chasser les fuites d’eau, c’est économiser jusqu’à 291 baignoires par an et par personne !

Une astuce pour les repérer : relevez les chiffres inscrits sur votre compteur d’eau juste avant d’aller vous coucher. À votre réveil, si les chiffres ne sont pas identiques et que personne n’a utilisé d’eau dans la nuit, cherchez la fuite : la planète et votre porte-monnaie vous remercieront.

Et avec un compteur intelligent, le suivi peut se faire à distance.

Réutiliser les eaux usées, la bonne idée

x 10

Le Plan Eau prévoit de décupler le volume d’eau traitées réutilisées pour un usage non-domestique d’ici 2030. Nettoyage des voiries, arrosage des espaces verts… pourquoi utiliser de l’eau potable ?
En France, la plus grande proportion des eaux usées est collectée, acheminée dans des stations d’épuration et dépolluée avant d’être renvoyée dans le milieu naturel.

L’utilisation des eaux usées traitées (REUT) est une solution d’avenir pour palier d’éventuelles pénuries d’eau. Elle a un potentiel immense quand on sait qu’aujourd’hui 80 % des eaux usées dans le monde ne sont pas traitées et sont directement rejetées dans la nature.

Vos économies…
  • J’investis dans un collecteur d’eau de pluie :

    Pour une toiture de 100 m², c’est l’équivalent de 70 m³ d’eau gratuite par an, soit 300 euros.

  • J’installe une douchette économe :

    Elle limite le débit d’eau nécessaire et optimise la pression du jet. Jusqu’à 75 % d’eau économisée !

  • Je choisis un mitigeur thermostatique :

    Par rapport à un mélangeur standard à deux robinets, un mitigeur thermostatique économise 20 à 30 % d’eau.

Et au niveau collectif…

01. On s’intéresse aux mesures mises en place par sa commune

Pour aider les habitants à s’adapter, de nombreuses communes proposent des solutions pratiques. La  ville de Narbonne par exemple met à disposition des kits d’économiseurs d’eau à des tarifs préférentiels, Nantes accompagne les particuliers dans leurs projets de construction et de rénovation pour y intégrer une gestion responsable de l’eau de pluie… Et chez vous ?

Tout d’abord, on vérifie quelles restrictions d’eau peuvent nous concerner :

Pour ne pas risquer la rupture d’alimentation en eau potable et préserver les écosystèmes aquatiques, les préfets peuvent être amenés à imposer des restrictions sur leur territoire :

  • La vigilance : information et incitation du grand public à faire des économies d’eau
  • L’alerte : réduction des prélèvements agricoles <50 %, interdiction à certaines heures d’arroser les jardins, espaces verts et golfs ; interdiction de laver sa voiture…
  • L’alerte renforcée : réduction des prélèvements agricoles >50 %, limitation plus forte ou interdiction des prélèvements pour l’arrosage des jardins et espaces verts…
  • La crise : arrêt des prélèvements non prioritaires, y compris agricoles
02. On demande une politique territoriale plus éco-responsable

En termes d’aménagement territorial, de nombreuses mesures font la différence pour préserver l’eau.

  • La désimperméabilisation des sols est une démarche essentielle pour laisser l’eau de pluie filtrer, remplir les nappes phréatiques et éviter des cas de catastrophes naturelles (inondations ou glissements de terrain).
  • Le choix d’essences économes en eau dans les parcs et lieux publics est aujourd’hui indispensable pour adapter nos espaces au changement climatique, et penser des territoires résilients.
  • L’orientation vers l’agroécologie et la réglementation des usages abusifs de l’eau par l’agriculture intensive est un volet indispensable d’une politique d’économies d’eau à grande échelle.
  • Le choix de l’agroforesterie, l’association d’arbres et de cultures sur une même parcelle, est une solution qui fait ses preuves contre la sécheresse (et un boom pour la biodiversité en plus).

Ils l’ont fait

Plus votre consommation d’eau augmente, plus le prix des mètres cubes s’élève : c’est le principe de la tarification progressive de l’eau.

L’Élysée souhaite généraliser cette pratique qui fait partie du nouveau plan de sobriété de l’eau… et cette commune du Sud-Ouest l’a fait ! Les 25 000 habitants de la ville de Muret (Haute-Garonne) en font l’expérience depuis 2012. Les 25 premiers mètres cubes, considérés comme l’eau vitale pour boire, cuisiner et se laver, sont gratuits pour tout le monde, et les tarifs s’élèvent ensuite par paliers de consommation. Une mesure sociale et environnementale qui fait ses preuves, puisque la ville estime avoir réduit de 14 % sa consommation d’eau.

Le Plan Eau du gouvernement

Voici les 5 axes du plan Eau 2023 :

  • La sobriété
  • La lutte contre les fuites sur le réseau
  • La prévention contre la pollution
  • La mise en place d’une tarification adaptée
  • La prévention des épisodes de sécheresse

De notre côté, on se rend sur la plateforme VigiEau pour devenir les champions de la sobriété !

À la source de toute forme de vie sur Terre, l’eau est essentielle, et il est désormais temps de la considérer comme un bien commun.
La valeur de l’eau doit être reconnue pour elle-même et non pas seulement comme étant au service des humains. On l’a compris, son cycle est puissant mais fragile, et demande une protection à tous les niveaux.
« L’or bleu » n’est pas un simple produit qui doit être soumis à la loi du marché, c’est un bien commun dont il faut penser et organiser collectivement le partage.
Pour aller plus loin
Le docu à regarder
L’épisode « La Guerre de l’eau en France », un témoignage édifiant sur le commerce de l’eau en France, issu de la série documentaire « Sur le front » de France TV
La série de podcasts à écouter
Sur France Info, tous les samedis, la chronique « Au fil de l’eau » nous permet de se tenir au courant de l’actualité de la plus précieuse de nos ressources.
Les ressources téléchargeables
Le guide de l’ADEME « Eau et Energie : comment réduire la facture ? » nous aide à vivre de manière plus sobre ; à compéler avec les conseils de la plateforme Eco d’Eau, initiée par Véolia.
Et vous, comment allez-vous vous la couler douce à l’avenir ?

J’installe un récupérateur d’eau de pluie pour arroser mon jardin sans ouvrir le robinet

Je préfère le lin au coton, et si possible je le choisis de seconde main, ou bio

Je m’intéresse enfin à mon compteur et je pars à la chasse aux fuites

Une infographie
Qu’est ce-qu’on fait !?
réalisée en partenariat avec L’ADEME, avec nos remerciements au Centre d’Information sur l’Eau.

Voilà c’est fini !

Texte : Morgane Larrieu
Illustrations : Rafaelle Fillastre
Dernière mise à jour : Septembre 2023

Maintenant si vous avez le temps,
vous pouvez lire aussi :
Infographies
10′
Vague, plume, dôme : qui fait le plus chauffer l’atmosphère ?
Exceptionnelles un temps, les périodes de fortes chaleurs se multiplient désormais et se font plus intenses sous l’effet du réchauffement climatique.
Infographies
20′
Le bureau des bonnes habitudes : une journée pour tout changer ?
Nous passons plus de 200 jours par an sur notre lieu de travail, soit autant d’occasions de révolutionner notre train-train quotidien pour imaginer une vie active à moindre impact sur l’environnement, étape par étape.
1/