sont achètent par les Français chaque année. Ça vous parait énorme ? Evidemment, il s’agit d’une moyenne qui cache de nombreuses disparités. Mais qui a vraiment besoin de changer sa garde-robe chaque saison ?
3,3 milliards
De vêtements, chaussures et articles de linge de maison neufs sont mis sur le marché en France, chaque année.
En 1980, on en comptait 1,4 milliard, c’est près de 2,5 fois plus ! Pourtant, on n’a pas besoin de plus de paires de chaussettes qu’il y a 45 ans…
Entre soldes, offres promotionnelles et enseignes bon marché, s’habiller au goût du jour n’a jamais été aussi accessible. Un t-shirt à 15 euros, un pull à 22 euros… mais quand l’envie nous prend de les remplacer un an après et que la qualité nous lâche, fait-on vraiment des économies ?
Suivre la mode a-t-il toujours du sens dans cette course qu’on ne peut pas gagner ? Perd-on vraiment son style si l’on ne rachète pas tout chaque année ?
En cédant trop souvent à l’attrait des nouveautés, nous n’encombrons pas seulement notre dressing, nous épuisons également notre planète. On en parle depuis quelques décennies : l’industrie du textile a de graves impacts environnementaux et sociaux. Pourtant, le problème s’accentue et des tas de vêtements s’empilent aux quatre coins du monde, délaissés après une courte vie dans nos placards ou invendus.
De quoi remplit-on vraiment nos armoires ?
7/10
C’est la proportion des milliards de vêtements achetés évoqués plus haut appartenant à la « fast fashion ».
Mais au fait, qu’est-ce que c’est la « fast fashion » ?
Regardons de plus près pour mieux comprendre.
La fast fashion
désigne un nouveau type de marques, qui se sont développées dans les années 90 et produisent des collections vestimentaires très rapidement, souvent et à très bas coût.
En exemple, on désigne souvent les marques Zara et H&M à l’international. En France, le leader du marché est Kiabi.
Toujours plus ? Ce modèle ne cesse d’évoluer, et il est poussé à son paroxysme depuis une dizaine d’années avec le développement de la vente en ligne.
L’ultra fast fashion
reprend les mêmes principes, des modèles toujours plus variés avec des quantités toujours plus grandes, des coûts défiant toute concurrence et une durée de vie du vêtement raccourcie à l’extrême. Les tendances se renouvellent constamment, et la faible qualité des articles ne permet pas de les conserver dans le temps.
Le cas Shein
Le cas Shein
1 million
C’est ce qu’on estime être le nombre d’articles produit par jour. Au secours !
On s’en doute,
tout ce business explosif pose de nombreux problèmes.
En voici un tour d’horizon…
9m3
d’eau douce, c’est ce que représente notre consommation moyenne de textile en Europe., chaque année.
C’est un problème mondial, qui s’explique en partie par l’usage du coton, culture très gourmande en eau, qui assèche des régions déjà en situation de stress hydrique comme le Bangladesh ou l’Inde.
Zoom :
le problème du synthétique
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du textile produit aujourd’hui est fait de fibres synthétiques… c’est-à-dire des hydrocarbures. On dit même qu’aujourd’hui cette industrie consomme plus de pétrole chaque année… que l’Espagne tout entière !
Cette mania du synthétique pose des problèmes à trois niveaux:
- L’extraction de pétrole (une ressource non renouvelable)
- La libération de microplastiques au lavage
- La difficulté à recycler et le caractère non-biodégradable des vêtements.
Aujourd’hui, en termes d’émissions de CO2,
c’est une loi adoptée en France en 2017 pour responsabiliser les sociétés mères et entreprises donneuses d’ordre françaises tout au long de la chaine de production. Avec cette loi, les atteintes aux droits humains et les risques sanitaires, sécuritaires et environnementaux observés pendant la production ne concernent plus seulement les entreprises sous-traitantes (usines locales…), elles doivent être assumées par le groupe.
Ainsi, une entreprise multinationale de textile a le devoir de s’informer sur les conditions de travail et la pollution environnementale liées aux activités de ses sous-traitants.
Malgré cet encadrement, force est de constater que la fast fashion repose toujours sur un modèle d’emploi abusif.
Nous voilà dans de beaux draps… La fast fashion nous met rapidement au pied du mur : un grand tri s’impose dans nos habitudes de consommation.
Pour s’habiller
sans effeuiller la planète
par an vêtements neufs par an maximum pour une garde-robe plus verte. Le défi vous tente ? Bien sûr, tous les achats ne se valent pas selon leur origine ou composition, mais il s’agit d’une bonne indication. Du coup, on réfléchit mieux à ce qu’on achète neuf et on ne fait rentrer dans notre dressing que les véritables coups de cœur qu’on peut chérir pour les années à venir. Pour le reste, on regarde du côté de l’occasion.
C’est décidé, je reprends en main ma consommation de vêtements !
Quézaco ?
La méthode bisou
Le BISOU est un petit test express qui vous aide à mieux réfléchir pour éviter les achats inutiles.
Besoin : est-ce que cet achat est vraiment nécessaire ?
Immédiat : en ai-je besoin tout de suite ?
Semblable : ai-je déjà un article ressemblant dans mes placards ?
Origine : comment a été fabriqué l’article, d’où vient-il ?
Utilité : vais-je vraiment m’en servir ?
Youpi, la France est pionnière de mesures anti-ultra fast fashion !
Voici quelques propositions qu’on soutient.
Au niveau collectif…
Votre porte-monnaie vous dira merci, et, promis, ça ne vous empêchera pas de trouver votre style.
Et vous, choisirez-vous la location ou le partage ? L’échange, la revente ou la réparation ? Voici un petit récapitulatif des bonnes adresses pour mieux consommer et profiter de la mode différemment :
Texte : Morgane Larrieu
Illustrations :Rafaelle Fillastre
Dernière mise à jour : Décembre 2024