environ de la production mondiale de nourriture serait gaspillé chaque année !
Le quart de ce gâchis alimentaire suffirait pourtant à mettre un terme à l’insécurité alimentaire.
Environ 9 % de la population, soit 735 millions de personnes souffrent de faim chronique.
Premier problème :
du champ à l’assiette, on observe des pertes et du gaspillage
à chaque étape de la chaine alimentaire.
Le gaspillage concerne tous les acteurs, sans exception : producteurs, transformateurs, distributeurs, restaurateurs, transporteurs…
sans oublier les consommateurs !
Le gaspillage concerne tous les acteurs, sans exception : producteurs, transformateurs, distributeurs, restaurateurs, transporteurs…
sans oublier les consommateurs !
4,3 millions
de tonnes environ de nourriture sont gaspillées chaque année en France.
25 kg
c’est la quantité de nourriture perdue chaque année par Français pendant la phase de consommation. Et on estime que 7 kg de nourriture sont encore emballés !
25 kg
de pertes alimentaires chaque année, ça représente quoi exactement ?
On estime la valeur
de cette nourriture gaspillée à
100 €
par habitant chaque année !
Qu’ils soient oubliés au fond du frigo ou mal conservés, ce sont les légumes qui en prennent le plus pour leur grade à la maison. Ils représentent près de 31 % des produits gaspillés !
2ème problème :
Le gaspillage implique l’utilisation inutile de ressources naturelles.
140 m²
par an et par personne.
C’est ce que représente l’empreinte sol de la production totale de fruits et légumes en France.
Quand on sait qu’il s’agit de la catégorie d’aliments que l’on gaspille le plus, on se rend alors compte que le gâchis alimentaire représente aussi un gros gâchis d’espace…
155 litres
C’est l’empreinte eau de la bonne baguette de pain provenant de la boulangerie. C’est l’équivalent d’un bain : beaucoup d’eau gaspillée si on la laisse perdre !
NB : l’empreinte eau d’un produit représente le volume total d’eau douce utilisée directement ou indirectement pour l’ensemble de sa production.
Sans oublier qu’à ce jour, ces aliments gaspillés sont jetés à la poubelle et souvent incinérés. Et c’est bien dommage…
En effet, ces déchets pourraient être valorisés autrement, notamment en retournant à la terre, plus ou moins directement.
Le compostage se présente donc comme l’une des solutions à privilégier !
Cerise sur le gâteau :
le gaspillage génère
des impacts et des émissions de gaz à effet de serre qui pourraient être évités.
10 %
environ des émissions mondiales de gaz à effet de serre sur l’ensemble de la chaîne alimentaire sont dues aux pertes et gaspillages.
Quelques astuces anti-gaspillage et des bonnes pratiques peuvent nous aider à réduire considérablement la quantité de nourriture jetée.
Comment ? On s’appuie sur l’action collective et, à échelle individuelle, on change progressivement nos habitudes de consommation.
Face aux enjeux de gaspillage alimentaire, nous avons une responsabilité partagée.
Pour transformer en profondeur nos habitudes de production et de consommation,
les pouvoirs publics ont mis en place différentes réglementations et fixé des objectifs ambitieux.
Le but ? Accompagner les producteurs, restaurateurs, commerces et consommateurs dans des actions de lutte anti-gaspillage.
Et en termes de lois pour lutter contre le gaspillage, ça donne quoi ?
Et chez soi ? C’est parti pour un état des lieux des actions à mettre en place en tant que consommateur !
Avant les courses
de ce qu’il nous reste dans le frigo
Mais si, vous savez ! La bouteille de jus de fruit entamée, le sachet d’emmental ouvert depuis un certain temps, le paquet de pain de mie dont il ne reste qu’une tranche… mieux vaut les repérer avant qu’ils ne soient périmés !
- On déplace à l’avant du placard ou frigo les aliments à consommer rapidement.
- Pour les fruits et légumes, on place les plus mûrs au-dessus de la corbeille.
- Dernière astuce, on isole ceux qui sont abîmés avant qu’ils ne contaminent les autres.
Et on optimise sa liste de courses en conséquence !
Très souvent, on se retrouve à jeter un produit qu’on pense périmé mais qui reste pourtant consommable. Afin d’éviter le gâchis inutile, on fait la différence entre :
- la date limite de consommation (DLC), qui indique une limite impérative et porte généralement sur les produits frais, susceptibles de présenter un danger pour la santé s’ils sont consommés après la date.
- la date de durabilité minimale (DDM), qui s’applique à des produits de plus longue conservation, pouvant être consommés une fois la date passée.
Qu’il s’agisse d’une note écrite dans notre téléphone, d’un post-it griffonné à la va-vite, ou encore d’un tableur, la liste de courses est un indispensable pour acheter de façon raisonnée.
Et pour les plus motivés, cela peut aussi s’accompagner d’une liste de repas pour la semaine !
Les avantages :
- On varie les plaisirs avec différentes recettes.
- On équilibre les apports nutritionnels dans nos assiettes.
- On fait des économies.
- On gagne du temps dans le magasin et en cuisine.
Pendant les courses
Oui on sait, il est parfois difficile de résister aux classiques lots promotionnels
qui nous font de l’œil à chaque rayon !
Résultat :
on achète parfois en trop grande quantité (les paquets de céréales de 1 kg, ça vous dit quelque chose ?), avec le risque de jeter quelques semaines plus tard.
La clé :
- Acheter ce qu’on est sûr de pouvoir conserver.
- Lorsqu’on prévoit des repas intégrant des produits frais, vérifier que la date de péremption est suffisamment éloignée.
- S’en tenir à la liste de courses.
Véritable aubaine, de nombreux supermarchés, boulangeries, épiceries, restaurants et stations-service proposent à la vente leurs invendus du jour. Et en plus, ils sont souvent bradés ! De quoi se régaler à petit prix, tout en faisant une action anti-gaspi.
Certaines enseignes proposent même des paniers de légumes « moches », alors pas de discrimination !
À la maison
- Les pommes de terre, oignons, courges et l’ail doivent être rangés dans un endroit sec, sombre et frais.
- Les légumes trouvent leur place en bas du frigo, dans le bac prévu à cet effet.
Attention à ne pas les mélanger ni les laver : cela accélère leur maturation. - Les aliments crus sont conservés dans la zone la plus froide du frigo (à vérifier sur le manuel).
- Les fruits ne doivent pas être disposés à côté des légumes qui les font mûrir plus vite.
- Et si mes légumes ou fruits commencent à s’abîmer, je pense à la congélation !
Qui ne s’est jamais fait avoir en finissant avec de quoi nourrir un régiment ? Quand on passe aux fourneaux, on n’hésite pas à utiliser une balance ou un verre doseur pour respecter les proportions indiquées par les recettes.
À titre indicatif, voici quelques doses recommandées par personne adulte :
- Lentilles : 3 cuillères à soupe bien remplies
- Riz : un demi-verre
- Pâtes : 125 g, soit un quart du paquet de 500 g
- Pommes de terre : 5 petites
- Laitue : un bol
La poubelle, c’est comme les antibiotiques, c’est pas automatique !
On imagine des façons gourmandes de réutiliser ses fruits et légumes abimés, voire ses restes de repas. Soupes, compotes, smoothies, pesto, gratins… la liste est infinie.
En manque d’inspi ? L’application Frigo Magic propose des idées de préparations anti-gaspi en fonction des ingrédients qu’on possède déjà.
À l’extérieur
- On évite de surcharger son assiette et on se sert en fonction de son appétit.
- S’il y a des restes, on adopte le reflexe du « doggy bag » pour les emporter à la maison.
- Le pain est un aliment très souvent gaspillé : on prend seulement la quantité qu’on est sûr de manger.
Un établissement de restauration collective qui sert près de 500 clients jette en moyenne entre 15 et 20 tonnes de nourriture par an.
Alors, en tant qu’acteur de la filière alimentaire, on se doit de relever le défi d’une alimentation durable dans un maximum d’établissements de restauration collective, qu’ils s’agissent d’établissements scolaire, hospitalier, ou en entreprise… Comment ? On s’appuie sur les ressources suivantes !
Qu’il soit le résultat d’une surconsommation ou de pertes tout au long de la chaine, le gaspillage n’est pas une fatalité. Producteurs, consommateurs ou restaurateurs, nous devons nous tourner vers des pratiques de consommation durables et un modèle alimentaire plus responsable. Cela passe par la lutte contre le gaspillage, mais aussi par le choix d’une alimentation de meilleure qualité, de saison, locale et bio !
Voilà, c’est fini !
Texte : Sarah Morinot
Illustrations : Rafaelle Fillastre
Dernière mise à jour : Août 2024