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En l’espace de 10 ans, le nombre d’internautes
a plus que doublé. Le monde compte aujourd’hui 5,44 milliards d’utilisateurs d’Internet, ce qui signifie
que 67,1 % de la population mondiale totale est désormais en ligne.
6h35
C’est le temps qu’on passe en moyenne par jour sur Internet (vidéos, musiques, emails, réseaux sociaux, messages…). Si l’on considère qu’une personne est éveillée environ 16 heures par jour, ça veut dire que près de 40 % de notre temps éveillé est consacré au numérique. Une proportion énorme… qui donne à réfléchir.
Aujourd’hui, l’impact environnemental du numérique mondial est considérable : il génère d’importantes émissions de gaz à effet de serre, tout en consommant énormément d’eau, d’électricité et d’énergie.
C’est la proportion de gaz à effet de serre émise par le secteur du numérique dans le monde.
On a l’impression que ce n’est pas énorme mais cela représente plus que le transport aérien commercial.
Le numérique représente déjà 4,4 % de l’empreinte carbone de la France. Ce n’est peut-être pas énorme comparé à d’autres secteurs, mais avec l’explosion des données, des équipements et maintenant de l’IA, la tendance s’accélère. Même sans mesurer pleinement encore les impacts de l’IA, les projections estiment déjà une hausse de 60 % d’ici 2040, portant l’empreinte du numérique à 6,7 %. Un chiffre qui risque encore d’augmenter…
Ah bon ? Mais pourquoi ?Parce qu’en réalité, le numérique n’a rien de magique. Ce n’est pas juste un petit nuage flottant dans les airs,
Entre terminaux, data centers et réseaux, quels sont ceux qui pèsent le plus dans l’empreinte du numérique ?
N°1
Les terminaux numériques (smartphones, ordinateurs, téléviseurs…) représentent 50 % de l’empreinte environnementale du numérique, fabrication et usage compris. Mais c’est la fabrication qui pèse le plus lourd : extraction des matières premières, assemblage, transport… Avant même leur première utilisation, ces appareils ont déjà généré l’essentiel de leur impact.
80%
Pour vous donner une idée, avant même d’allumer pour la première fois son smartphone, téléviseur ou ordinateur neuf, c’est 80 % de son empreinte carbone qui a déjà été émise. Un impact énorme pour un appareil qui, en plus, ne dure souvent que quelques années.
1,7 tonnes
Et cette consommation d’énergie s’accompagne aussi d’une exploitation colossale des matières premières. En France, chaque année, l’équivalent du poids d’une petite voiture – 1,7 tonne de ressources – est mobilisé par personne pour fabriquer nos équipements numériques : métaux rares, minerais, plastiques, eau… Imaginez cette quantité multipliée par des millions d’utilisateurs. Derrière chaque écran, c’est une extraction massive qui laisse des traces durables sur l’environnement.
N°2
Les data centers sont responsables de 46 % de l’empreinte environnementale du numérique. Pourquoi ? Parce que chaque recherche Google, chaque vidéo, chaque fichier stocké dans le cloud ou chaque interaction avec l’IA sollicite un serveur situé quelque part dans le monde, souvent très loin. Ces serveurs tournent en permanence pour répondre aux demandes et consomment énormément d’énergie. Le moindre clic a un coût caché !
N°3
Les réseaux représentent 4 % de l’empreinte environnementale du numérique. On pense souvent aux antennes mobiles et aux box Internet, mais l’infrastructure est bien plus vaste. L’essentiel du trafic mondial passe littéralement par des câbles sous-marins, des milliers de kilomètres de fibre optique déployés au fond des océans. Si, si ! Il y a aussi une part qui transite par des satellites en orbite ou par des réseaux privés d’entreprises. Ces équipements sont encore peu étudiés, leur impact est donc probablement sous-estimé…
99% de l’Internet mondial passe sous l’eau.
🤔 Savez-vous quelles sont nos petites habitudes numériques qui engloutissent le plus d’énergie ? 🔌💭
La consommation d’énergie augmente avec la taille des écrans : une TV LED de 55 pouces consomme jusqu’à 145 kWh/an. Elle est 7 fois plus énergivore qu’un ordinateur portable (20 à 85 kWh/an), et 20 à 70 fois plus qu’un smartphone (2 à 7 kWh/an). Une raison de plus pour repenser la taille… et le temps passé devant l’écran !
66% du trafic internet était constitué de vidéos en 2022.
La même année, 5,6 MtCO2 ont été émises par la consommation de contenus audiovisuels (TV linéaire, streaming audio et vidéo à la demande…) en France. Soit autant que les émissions de 4 041 073 véhicules par an ! Si l’on suit cette tendance, on peut s’attendre à une augmentation de 29% d’ici 2030.
Si les impacts de l’intelligence artificielle sont encore difficiles à appréhender, l’Agence internationale de l’énergie estime qu’une requête sur un assistant comme ChatGPT consomme dix fois plus d’électricité qu’une recherche Google.
La consommation énergétique des réseaux mobiles est 10x plus élevée que celle des réseaux fixes. Il vaut donc mieux passer son téléphone ou sa tablette en wifi dès que c’est possible.
Après cette mise au point se pose une autre question : Que se passe-t-il 👇
quand nos équipements rendent l’âme… ou qu’on n’en veut plus ? 🤔
62M de tonnes
C’est le poids des e-déchets générés en une seule année (2022) dans le monde, selon l’ONU. Et le pire ? Leur volume augmente cinq fois plus vite que la capacité de recyclage. Résultat : moins d’un quart est collecté et recyclé correctement. Et le reste ? Une partie finit incinérée ou enfouie, mais beaucoup sont envoyés dans d’autres pays, comme le Nigeria, devenu un véritable déversoir pour les déchets électroniques des pays développés. Là-bas, faute d’infrastructures adaptées, ce sont des filières informelles qui s’occupent du recyclage, souvent avec des méthodes dangereuses pour la santé et l’environnement.
Le problème, c’est que l’économie du numérique fonctionne encore sur un modèle linéaire : extraire, produire, consommer, jeter. Obsolescence programmée, appareils difficiles à réparer… Résultat : une gabegie environnementale.
D’un côté, des matériaux précieux finissent incinérés, enfouis ou hors des circuits de recyclage, devenant irrécupérables. De l’autre, on continue d’extraire de nouvelles ressources pour fabriquer toujours plus d’équipements neufs, avec les impacts environnementaux qui vont avec. Un cercle vicieux… qui pourrait pourtant être évité.
En France, les smartphones sont parmi les équipements les plus fréquemment remplacés. Selon plusieurs constructeurs, un utilisateur en change en moyenne tous les 2 à 3 ans. Un cycle ultra-rapide…
D’ailleurs, on a une petite question à vous poser 👇
On estime que plus de 45 millions de téléphones inutilisés dorment dans les tiroirs des foyers français.
Une véritable mine d’or… ou plutôt de métaux précieux, qui pourraient être récupérés et revalorisés au lieu de rester oubliés.
🚨 Sans action, d’ici 2050, l’empreinte carbone du numérique et la quantité de ressources nécessaires pourraient tripler,
tandis que la consommation d’énergie doublerait. Aie… (AI)
Pour limiter notre impact, trois actions font vraiment la différence :
Acheter moins d’appareils
Garder nos équipements le plus longtemps possible
Réduire notre consommation numérique.
Des habitudes (plus ou moins) simples, mais qui peuvent tout changer ! On vous explique comment, promis, c’est bientôt fini ! 😉
En France, un foyer possède déjà en moyenne 10 équipements numériques, qu’ils soient utilisés… ou non. Alors avant d’en ajouter un de plus, on peut se poser quelques questions simples :
- Est-ce un vrai besoin ou juste un gadget ?
- Dois-je absolument l’acheter neuf ?
- Quelqu’un peut-il me le prêter ou me le donner ?
Un bon réflexe avant d’acheter, qui peut en plus éviter des dépenses inutiles…
L’éco-organisme Ecosystem propose un service gratuit pour se débarrasser utilement de son vieux téléphone.
Le principe :
- En se rendant sur jedonnemontelephone.fr, il suffit d’imprimer directement une étiquette à coller sur votre propre enveloppe ou de commander une enveloppe pré-affranchie.
- Une fois toutes vos données supprimées, le téléphone sera soit reconditionné et donné, soit recyclé.
Le marché du reconditionné se développe, avec 1 Français sur 4 qui a déjà acheté un smartphone reconditionné.
C’est une excellente nouvelle sur le plan environnemental : un smartphone reconditionné permet d’éviter l’émission de 24,6 kg de gaz à effet de serre et l’extraction de 82 kg de matières premières.
Difficile de mesurer l’impact de nos usages numériques, et l’IA générative ne fait qu’amplifier la consommation d’énergie. Avant de l’utiliser, posez-vous la question : est-ce vraiment utile ? Ai-je vraiment besoin de plusieurs propositions différentes ou puis-je être plus précis dès le départ ? Apprendre à bien formuler ses requêtes (prompt) permet d’obtenir une réponse plus juste dès le premier essai, évitant ainsi du calcul inutile. Et pour évaluer l’impact de vos autres usages numériques (vidéos, mails, stockage…), rendez-vous sur :
je reste informé !
Cette infographie vous a plu ? Allez plus loin en visitant le site du Programme AltImpact, une mine d’or pour retrouver les dernières études, argumentaires et conseils sur l’impact environnemental du numérique.
Texte : Morgane Larrieu
Illustrations : Rafaelle Fillastre
Dernière mise à jour : Mars 2025