Viande, je t’aime… moi non plus
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Viande, je t’aime…
moi non plus

Texte : Léa Pruvoost
Illustrations : Rafaelle Fillastre

Vous la préférez saignante ou à point ?
Nous, c’est plutôt en point d’interrogation qu’on la sert. Car soyons honnêtes : tout le monde dit manger moins de viande. Flexitarisme par-ci, légumes rôtis par-là, hashtags végé sous les selfies de brunch… Et pourtant ? La France reste fidèle à sa côte de bœuf. Et elle n’est pas la seule. Les États-Unis ont longtemps tenu le haut du pavé en matière de consommation carnée. Mais désormais, d’autres pays, comme la Chine et l’Inde, s’invitent au banquet, adoptant des habitudes alimentaires inspirées des modèles occidentaux. L’appétit pour la viande devient une affaire mondiale. Le hic, c’est que derrière chaque bouchée, une chaîne bien huilée : élevage, abattage, emballage. Plus d’un milliard de vies chaque année, rien qu’en France, juste pour nourrir l’idée qu’on ne peut pas s’en passer.

Et cette industrie carnée, loin de nourrir un modèle durable, digère mal à peu près tout : les éleveurs, l’environnement, le bien-être animal… et nos petits arrangements entre convictions et tentations. Alors, faut-il passer du tartare au tofu du jour au lendemain ? Pas forcément. Mais il serait peut-être temps de remettre un peu de bon sens dans nos menus — et de repenser ce qu’on sert, et ce qu’on cautionne, sans se voiler la nappe.

C’est le nombre d’animaux terrestres tués chaque année dans le monde pour nourrir les humains. Oui, 90 milliards. Et encore, ce n’est que la partie émergée de l’assiette. Les animaux aquatiques, eux, atteignent des sommets abyssaux : près de 300 milliards finissent chaque année dans les filets — et dans nos filets à provisions.
Résultat ? En moyenne (et très inégalement répartie, soyons juste), chacun d’entre nous serait responsable de la mort de 258 animaux par an…
C’est le volume de viande produit dans le monde en 2022 — exprimé en équivalent poids carcasse.
Autrement dit : le poids total des animaux après abattage, une fois retirés peau, viscères, tête, pattes… Bref, tout ce qui ne finit pas dans l’assiette.

Ce chiffre, déjà vertigineux, est en constante augmentation. Si la tendance se poursuit, on parle de 465 millions de tonnes d’ici 2050. Le tout dans un monde qui sait — mais continue. À ce rythme, ce n’est plus l’élevage qu’on intensifie : c’est le paradoxe.
de viande ont été consommés, par habitant, en France en 2023. Un chiffre toujours élevé, qui place notre pays sur le podium des plus gros consommateurs en Europe, même s’il baisse doucement depuis un pic atteint en 1998.

Moins de viande, donc, mais pas un renoncement. Plutôt un glissement : les Français réduisent, réajustent, recomposent leur assiette.

Voici la répartition de nos goûts :

Voici la répartition de nos goûts :

Porc : 30,5 kg/hab.

Toujours en tête, le cochon reste le roi de nos assiettes.
Malgré une lente érosion depuis vingt ans, il conserve sa place grâce à un prix plus doux que celui des autres viandes de boucherie, et une présence solide en version “transformée” (jambon, saucisson, rillettes sont souvent bien ancrés dans les habitudes).

Volaille : 28,9 kg/hab.

La volaille continue sa montée. Elle a dépassé le bœuf depuis 2013 et talonne désormais le porc. Moins chère, plus “perçue” comme légère : elle coche toutes les cases du compromis moderne.

Bœuf : 23,8 kg/hab.

La viande bovine, elle, recule doucement mais sûrement. En vingt ans, la consommation individuelle a chuté de 16 %. Prix élevé et arbitrages budgétaires obligent, le rôti du dimanche n’est plus automatique.

2023

L’année a été marquée par une forte hausse des prix de la viande. Résultat : une légère baisse de la consommation globale en volume par rapport à l’année précédente.

Les Français et la viande : une histoire qui dure…

Moins de viande : l’envie est là, les actes ne suivent pas

Et vous, dans quelle team êtes-vous ?

Je mange beaucoup de viande

Je limite ma consommation de viande

Je ne mange plus de viande

On a vu le coût en vies animales… mais ce n’est qu’une partie du problème.

1. Des conditions d’élevage qui font frémir

Dans l’élevage intensif, les animaux ne sont plus vus comme des êtres vivants.
Ils deviennent des unités de rendement, intégrées dans une logique industrielle où chaque kilo de chair, chaque œuf, chaque litre de lait doit être produit au moindre coût. On les élève à grande échelle, dans des bâtiments fermés, souvent sans accès à l’extérieur. Peu d’espace, peu de lumière, peu de répit. Leur alimentation est calibrée pour maximiser la croissance, leur environnement optimisé pour la rentabilité : distribution automatisée de la nourriture, collecte des œufs à la chaîne, traite mécanisée. Les antibiotiques sont utilisés de manière préventive pour éviter que la promiscuité ne tourne à la catastrophe sanitaire. Et à la fin, l’abattage suit la même logique : rapide, standardisé, massif. Dans ce modèle, tout est pensé pour produire plus, plus vite, plus économique. Tout en plus, sauf la place laissée à la vie.

 

 

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Dans l’élevage intensif, les animaux ne sont plus vus comme des êtres vivants.
Ils deviennent des unités de rendement, intégrées dans une logique industrielle où chaque kilo de chair, chaque œuf, chaque litre de lait doit être produit au moindre coût. On les élève à grande échelle, dans des bâtiments fermés, souvent sans accès à l’extérieur. Peu d’espace, peu de lumière, peu de répit. Leur alimentation est calibrée pour maximiser la croissance, leur environnement optimisé pour la rentabilité : distribution automatisée de la nourriture, collecte des œufs à la chaîne, traite mécanisée. Les antibiotiques sont utilisés de manière préventive pour éviter que la promiscuité ne tourne à la catastrophe sanitaire. Et à la fin, l’abattage suit la même logique : rapide, standardisé, massif. Dans ce modèle, tout est pensé pour produire plus, plus vite, plus économique. Tout en plus, sauf la place laissée à la vie.

 

 

Un impact sur le bien-être animal

Dans l’élevage intensif, certains animaux vivent sur l’équivalent d’une feuille A4. Peu de place, pas de lumière, aucun comportement naturel possible. Le stress est constant, et pour limiter les blessures, des mutilations sont pratiquées dès le plus jeune âge : coupage de queue, de bec, castration, souvent sans anesthésie. Les conditions de vie provoquent douleurs, lésions, infections, en particulier aux pattes. Et la promiscuité rend les maladies fréquentes — avec, à la clé, un usage massif d’antibiotiques.

Des chiffres affolants

En France, jusqu’à 200 millions d’animaux peuvent être entassés dans des élevages industriels. Et plus de 8 sur 10 de ceux qui sont abattus viennent de ce type de système. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 99 % des lapins sont élevés en cages, 95 % des porcs passent leur vie dans des bâtiments fermés, sans jamais voir la lumière du jour. C’est aussi le cas de 80 % des poulets de chair. Une réalité largement invisible… mais massive.

En 2023, Greenpeace a publié une carte de France qui répertorie les « fermes-usines ».
En 2023, Greenpeace a publié une carte de France qui répertorie les « fermes-usines ».

2. L’élevage, un désastre environnemental

L’élevage prend beaucoup (trop) de place !

En 2020, près de 5 milliards d’hectares étaient consacrés à l’agriculture dans le monde — soit 38 % des terres émergées. Et les deux tiers de cette surface servaient uniquement à faire pâturer du bétail. À cela s’ajoutent les cultures destinées à nourrir les animaux : du maïs, du blé… et surtout du soja. Pour enrichir leur alimentation en protéines, la culture du soja s’est envolée. Elle couvre aujourd’hui 1,2 million de kilomètres carrés — l’équivalent de la France, l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas réunis. Et 77 % du soja mondial ne nourrit pas les humains, mais bien les animaux d’élevage.

Une pression immense sur les sols, les forêts, et la biodiversité.

🪵 L’agriculture est aujourd’hui la première cause de déforestation dans le monde — et l’élevage en est, de loin, le principal moteur. 🚨🐄🚨

L’expansion agricole — pâturages + cultures — représente à elle seule 90 % de la déforestation dans le monde. Et dans cette pression croissante sur les forêts, l’élevage bovin pèse lourd : il est à l’origine de 60 % de la déforestation tropicale. En Amazonie, ce chiffre grimpe jusqu’à 80 %.

Derrière un steak ou un sac en cuir, il y a souvent ce qu’on appelle une empreinte terre : la surface nécessaire pour nourrir, élever, puis abattre l’animal. Rien que pour satisfaire les importations françaises de viande de bœuf, on estime qu’il faut en moyenne 174 000 hectares de pâturage — chaque année, entre 2012 et 2021. Soit une surface grande comme un département français. Au bout de la chaîne, la biodiversité trinque. Car l’élevage, en contribuant à la déforestation, la dégradation des sols, le changement climatique et la propagation d’espèces exotiques, est l’un des principaux moteurs de l’effondrement du vivant.

L’élevage a grand soif !

Après l’empreinte terre, place à l’empreinte hydrique. Car produire de la viande, ce n’est pas seulement une affaire d’espace, c’est aussi une affaire d’eau, de beaucoup d’eau…

On pense souvent aux abreuvoirs, mais la majorité de l’eau utilisée dans l’élevage ne va pas directement aux animaux. Elle sert à cultiver leur alimentation, à nettoyer les bâtiments, à refroidir les équipements, à respecter les normes sanitaires.

On entend souvent que produire 1 kg de bœuf consommerait jusqu’à 15 000 litres d’eau. Un chiffre qui impressionne — et qui circule beaucoup. Il provient de l’approche dite de l’« empreinte eau virtuelle », développée par le Water Footprint Network. Celle-ci additionne trois types d’eau :

🌧️ L’eau verte, c’est l’eau de pluie qui tombe naturellement sur les cultures.
💦 L’eau bleue, c’est l’eau douce prélevée dans les rivières ou les nappes pour irriguer.
🧪 L’eau grise, c’est celle nécessaire pour diluer les polluants issus de la production.

Mais il y a un bémol : l’eau verte représente à elle seule plus de 90 % du total. Or cette eau-là n’est pas “prélevée” : elle tombe du ciel. Le chiffre reste parlant, mais il mérite d’être nuancé.

En Australie, par exemple, il faut environ 2,2 X+ d’eau bleue et grise pour produire 1 kg de porc qu’aux Pays-Bas — tout simplement parce que les cultures y nécessitent beaucoup plus d’irrigation.

Même constat pour la volaille : en Inde, il faut 3 X+ d’eau pour produire 1 kg de poulet en élevage industriel que dans les élevages néerlandais.

La chaleur, l’aridité, les infrastructures : le contexte fait toute la différence.

L’élevage est extrêmement polluant !

On parle souvent du climat, mais les impacts vont bien au-delà. Entre gaz à effet de serre, pollution des sols et des eaux, l’élevage intensif transforme profondément les territoires. Il ne se contente pas de produire de la viande — il dégrade, lessive, contamine.

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L’élevage est extrêmement polluant !

On parle souvent du climat, mais les impacts vont bien au-delà. Entre gaz à effet de serre, pollution des sols et des eaux, l’élevage intensif transforme profondément les territoires. Il ne se contente pas de produire de la viande — il dégrade, lessive, contamine.

Gaz à effet de serre

L’élevage est responsable d’environ 14,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. En cause : l’alimentation des bêtes, la transformation, le transport, mais aussi les émissions des ruminants (leurs pets et rots produisent du méthane), sans oublier le fumier et le lisier, eux aussi émetteurs puissants.

🥈 Médaille d’argent

En France, l’agriculture (élevage et culture confondus) est le deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre, tous secteurs confondus, juste derrière les transports. Pas vraiment le genre de médaille qu’on rêve de décrocher…

💨 Le méthane

L’élevage français est responsable de 68 % des émissions nationales de méthane (CH₄). Un gaz à effet de serre 28X+ puissant que le CO₂ à court terme. La bonne nouvelle ? Le méthane ne reste que 10 ans dans l’atmosphère, contre 100 pour le CO₂. Réduire l’élevage, c’est donc une manière d’agir vite sur le climat, et d’obtenir des résultats concrets à court terme.

💧 Pollution de l’eau

Les déjections animales, fumier et lisier, sont riches en azote et en phosphore. Quand elles sont épandues en trop grande quantité, elles ruissellent vers les rivières ou s’infiltrent dans les nappes phréatiques. Résultat : des algues qui prolifèrent, l’eau qui s’appauvrit en oxygène, et des écosystèmes aquatiques asphyxiés. C’est ce qu’on appelle l’eutrophisation. Autre effet : les nitrates peuvent contaminer l’eau potable. Au-delà de 50 mg/L, l’OMS tire la sonnette d’alarme. Et certains territoires sont déjà au-dessus.

🏞️ Pollution des sols

L’épandage massif de lisier et d’engrais dans certaines régions finit par déséquilibrer les sols. À force, cela altère leur fertilité naturelle, nuit à la biodiversité, et fragilise les terres. À long terme, ces pratiques peuvent même conduire à l’acidification ou à la salinisation des sols — deux phénomènes qui rendent la terre beaucoup moins productive.

🧬 Pollution de nos corps

Dans les élevages intensifs, les antibiotiques sont largement utilisés, parfois même à titre préventif. Une partie est éliminée dans les excréments, puis diffusée dans l’environnement via l’épandage. Résultat : ces résidus peuvent finir dans notre eau… ou dans nos assiettes. Même chose pour les pesticides : les animaux n’en reçoivent pas directement, mais leurs aliments (maïs, soja, etc.) proviennent souvent de cultures intensives, très traitées.
Et là encore, une partie finit dans nos organismes.

3. L’élevage intensif ne malmène pas que les animaux et la planète — il abîme aussi ceux qui y travaillent

Derrière les rayons à bas prix, un système sous tension…

Les élevages industriels, massivement subventionnés et hyperproductifs, écrasent les petits producteurs. Résultat : des fermes ferment, les dettes s’accumulent, et le modèle paysan – plus durable, plus humain – s’efface peu à peu. Le métier d’éleveur est déjà dur physiquement ; il l’est aussi mentalement. Entre pression économique, isolement et précarité, les agriculteurs présentent un risque de suicide 12,6 % plus élevé que les autres catégories socioprofessionnelles.

Pendant ce temps, les fermes-usines se multiplient : des exploitations pouvant accueillir jusqu’à 120 000 poulets à Langoëlan (Morbihan), 23 000 porcs aux Sables-d’Olonne (Vendée), ou encore 1 000 vaches à Drucat-le-Plessiel (Somme). En face, les élevages de proximité s’effondrent : –57 % d’éleveurs de porcs et de volailles en 30 ans, –48 % pour les brebis et chèvres, et plus de 70 % des éleveurs laitiers ont disparu.

Et pour certains, plus d’aide, plus d’issue : l’enquête Le Sens du bétail (Brut) donne la parole à ces éleveurs qui tentent simplement de s’en sortir.

✋ Un top 5 pour commencer

1. On mange moins de viande… ou mieux, on s’en passe. Chaque repas compte.

2. On s’informe. Comprendre, c’est déjà commencer à agir.

3. On privilégie les circuits courts. Moins d’intermédiaires, plus de transparence et de lien avec celles et ceux qui produisent.

4. On soutient celles et ceux qui protègent les animaux et la planète.
Associations, collectifs, paysan·nes engagés… ils ont besoin de relais.

5. On en parle autour de soi. Parce que changer les choses, ça commence aussi par une discussion à table.

On mange moins de viande… ou on s’en passe !

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On mange moins de viande… ou on s’en passe !

Moins de viande, pas moins de protéines

Il suffit de varier ses sources de protéines : on en trouve dans les céréales comme le blé, le riz ou l’avoine, dans les légumineuses comme les lentilles ou les pois chiches, et aussi dans les oléagineux — amandes, noix, noisettes… Bien combinés, ces aliments couvrent largement les besoins. Pas besoin de steak à chaque repas pour bien manger.

Le combo magique ?

Associer des céréales à des légumineuses. Ce combo est utilisé depuis des siècles dans toutes les cultures : semoule et pois chiches en Afrique du Nord, tortilla et haricots rouges en Amérique centrale, riz et lentilles en Inde… Une astuce simple, complète, et déjà bien ancrée dans les cuisines du monde.

Manger végétarien, c’est pas forcément triste

Pas besoin de se contenter de trois feuilles de salade. Il existe des tas de recettes sans viande qui sont savoureuses, créatives et réconfortantes. C’est l’occasion de réinventer sa façon de cuisiner, de tester, d’assaisonner autrement. Il suffit de fouiller un peu : des sites comme Les Commis, des livres, des blogs… il y a l’embarras du choix. Bref : on s’amuse, on goûte, on découvre.

Envie de garder le goût sans garder la viande ?

Bonne nouvelle : on peut réduire sa consommation sans changer radicalement ses habitudes. Des alternatives végétales reproduisent le goût, la texture et même l’odeur de la viande — et ça marche plutôt bien. La marque La Vie, par exemple, propose des lardons vegan pour vos carbonaras, du bacon végétal pour vos burgers, ou encore du jambon sans cochon pour vos sandwichs. Pour celles et ceux qui aiment le goût de la viande, mais pas tout ce qu’il implique.

🧐 On s’informe (même chez le boucher)

Poser des questions, ça compte.
Un boucher bien informé et engagé saura vous parler de l’origine et des conditions d’élevage de la viande qu’il vend. Tous ne le font pas, mais certains prennent leur rôle au sérieux — et ça fait toute la différence.

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🧐 On s’informe (même chez le boucher)

Poser des questions, ça compte.
Un boucher bien informé et engagé saura vous parler de l’origine et des conditions d’élevage de la viande qu’il vend. Tous ne le font pas, mais certains prennent leur rôle au sérieux — et ça fait toute la différence.

Le bon réflexe ?

Demander l’origine précise de la viande : “bœuf élevé en plein air en Bretagne” vaut mieux qu’un vague “bœuf français”. Posez aussi des questions sur le mode d’élevage, l’alimentation, les conditions de vie. Et surtout, privilégiez les boucheries engagées, qui affichent clairement les labels (Label Rouge, Bio, AOP…) et travaillent en circuit court avec des éleveurs qu’elles connaissent.

Et si le boucher ne sait pas ?

S’il reste vague ou botte en touche, cherchez ailleurs.
Les marchés de producteurs, les boucheries artisanales, ou les magasins bio sont souvent plus transparents et connectés à des éleveurs engagés. Mieux s’approvisionner, c’est déjà changer le système.


🛒 Au supermarché, on scrute les étiquettes

Pas de boucher pour discuter, mais les étiquettes parlent quand on sait les lire. Au-delà du nom du morceau et du prix, on y trouve souvent l’origine, le type d’élevage, les labels… Autant d’indices pour mieux choisir, ou reposer le paquet.

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🛒 Au supermarché, on scrute les étiquettes

Pas de boucher pour discuter, mais les étiquettes parlent quand on sait les lire. Au-delà du nom du morceau et du prix, on y trouve souvent l’origine, le type d’élevage, les labels… Autant d’indices pour mieux choisir, ou reposer le paquet.

Ce qu’il faut vraiment regarder

Sur l’étiquette, vérifiez l’origine complète de la viande : naissance, élevage, abattage. Repérez aussi le lieu d’abattage, souvent indiqué par un numéro d’agrément (du type FR XX.XXX.XXX) : il permet de savoir où l’animal a été abattu, parfois loin de son lieu d’élevage. Ajoutez à cela l’âge de l’animal (utile pour le veau ou le jeune bovin), les conditions d’élevage quand elles sont précisées, et bien sûr, les labels : de bons repères, à condition de savoir les décrypter.

Méfiez-vous des belles formules

Des mentions comme « élevé selon des pratiques respectueuses » ou « issu d’un élevage raisonné » ? On en voit souvent… et parfois, il n’y a que ça sur l’emballage. Ces formules ne sont pas encadrées : elles ne reposent sur aucun cahier des charges ni aucun contrôle indépendant. Mieux vaut se fier aux informations réglementées et aux labels officiels. L’étiquette donne un repère, mais pas toujours une garantie.

Petit tour d’horizon des labels et certifications pour y voir plus clair

On privilégie les circuits courts

Fini la viande au parcours flou. En achetant près de chez soi, auprès d’éleveurs locaux ou de boucheries artisanales, on sait d’où ça vient, comment c’est fait, et qui on soutient. C’est bon pour la transparence… et pour le territoire.

 

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On privilégie les circuits courts

Fini la viande au parcours flou. En achetant près de chez soi, auprès d’éleveurs locaux ou de boucheries artisanales, on sait d’où ça vient, comment c’est fait, et qui on soutient. C’est bon pour la transparence… et pour le territoire.

 

Acheter sa viande directement à la ferme, c’est l’idéal pour mieux savoir ce qu’on met dans son assiette — et soutenir un élevage plus respectueux. Ce n’est pas possible partout, mais quand ça l’est, le lien avec l’éleveur change tout. Pour trouver des adresses près de chez vous, deux bons outils : fraisetlocal.fr, une carte interactive lancée par le ministère de l’Agriculture, et Bienvenue à la ferme, le réseau officiel des Chambres d’agriculture.

Autre façon de mieux consommer : passer par une AMAP, une coopérative locale ou un point de vente collectif. On y soutient directement des producteur·ices engagés, sans passer par la grande distribution. C’est local, solidaire et transparent, avec souvent des produits bio ou paysans, et un vrai lien humain. Pour trouver ce type d’initiatives près de chez vous, renseignez-vous auprès des mairies, marchés de producteurs ou chambres d’agriculture locales : il y en a plus qu’on ne le croit.

✊ On soutient ceux qui se battent

Derrière chaque avancée en matière de bien-être animal ou de protection de l’environnement, il y a des associations qui enquêtent, dénoncent, sensibilisent, et interpellent les décideurs.
Le secteur de la viande n’y échappe pas : conditions d’élevage, abattage, pollution, surproduction… ces sujets ne progressent que parce que des ONG se mobilisent au quotidien. Les soutenir, financièrement, bénévolement ou simplement en relayant leurs actions, c’est donner du poids aux combats qui comptent.

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✊ On soutient ceux qui se battent

Derrière chaque avancée en matière de bien-être animal ou de protection de l’environnement, il y a des associations qui enquêtent, dénoncent, sensibilisent, et interpellent les décideurs.
Le secteur de la viande n’y échappe pas : conditions d’élevage, abattage, pollution, surproduction… ces sujets ne progressent que parce que des ONG se mobilisent au quotidien. Les soutenir, financièrement, bénévolement ou simplement en relayant leurs actions, c’est donner du poids aux combats qui comptent.

Accompagne les éleveurs vers la transition agroécologique, encourage les citoyens à repenser leurs habitudes alimentaires, lutte contre la déforestation et pour la protection des animaux.

Agit pour la protection de l’environnement et de la biodiversité. En ce sens, l’organisation défend un modèle d’élevage local, indépendant et écologique.

Œuvre pour la protection et le respect des animaux de compagnie, de ceux élevés pour l’alimentation et la faune sauvage, dans l’Union européenne.

Se dédie à la protection des animaux d’élevage ainsi que la promotion d’une agriculture respectueuse du bien-être animal, de l’environnement et de la santé humaine, à l’échelle internationale.

Lutte contre la maltraitance animale, la chasse, les corridas, et défend le droit des animaux de compagnie et d’élevage.

Lutte contre l’exploitation des animaux d’élevage pour la viande, le lait et les œufs. Lanceuse d’alerte, l’association publie des enquêtes dénonçant les conditions d’élevage, de transport et d’abattage les plus cruelles.

On fait bouger les mentalités

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On fait bouger les mentalités

Parler de ses choix alimentaires n’est pas toujours simple — surtout quand on sort des normes. Un repas entre ami·es, une remarque sur ce qu’on a (ou pas) dans l’assiette, une question en famille : ce sont des moments où les discussions peuvent s’ouvrir. Et elles comptent. Pas pour se convaincre les uns les autres, mais pour faire exister d’autres récits : ceux du respect du vivant, de l’environnement, ou simplement d’une autre façon de manger. Que l’on soit végétarien·ne, vegan ou omnivore en réflexion, il faut apprendre à se parler — même quand c’est inconfortable. Parce que les changements ne viendront pas sans débat, sans désaccords, sans tensions. Mais on ne change rien si on n’ose pas mettre le sujet sur la table.

Changer sa façon de manger, ce n’est pas rien. Quand on aime la viande, réduire peut sembler compliqué, frustrant, ou trop radical. Et quand on est déjà végétarien·ne, on a parfois du mal à transmettre son choix sans heurter, sans fatiguer. Pourtant, on peut avancer ensemble, pas à pas. On peut tester, tâtonner, recommencer. Et même si ce n’est pas parfait, chaque effort compte. Des outils comme le Veggie Challenge de L214 permettent de s’essayer à une alimentation végétale pendant 21 jours, avec des idées concrètes, des recettes, des repères. Parce qu’il ne s’agit pas d’être exemplaire. Il s’agit d’essayer — et d’emmener les autres avec soi, quand c’est possible.

Pour aller plus loin
Nature, pour une réconciliation
À travers des images puissantes, Yann Arthus-Bertrand explore les grands paradoxes de notre époque, dont celui de notre consommation de viande, et appelle à une transformation collective pour mieux vivre avec la nature… et avec nous-mêmes.
Les paradoxes de la viande
Peut-on vraiment aimer les animaux… et continuer à les tuer pour les manger ? C’est la question troublante que pose la journaliste Delphine Saltel dans cette série, qui explore un paradoxe de plus en plus inconfortable, au croisement de l’éthique, de la culture et du politique.
Plenty
Des recettes végétariennes simples, inventives et terriblement gourmandes : avec Plenty, Ottolenghi réinvente la cuisine sans viande, en y mettant tout son sens des saveurs. Un livre culte, coloré, inspirant où chaque page donne envie de se mettre aux fourneaux.
Une infographie
Qu’est ce-qu’on fait !?
réalisée en partenariat avec :

Texte : Léa Pruvoost
Illustrations : Rafaelle Fillastre
Dernière mise à jour : Avril 2025

Infographies
20′
Vers une alimentation saine et durable : quelle est l’assiette idéale ?
Miam, le beau poulet doré, les lasagnes fumantes, la soupe onctueuse, la délicieuse pizza… Manger est une joie pour les papilles, parfois moins pour la planète. En changeant quelques-unes de nos habitudes, on pourrait pourtant facilement inverser la tendance.
Infographies
15′
Mieux manger, moins gaspiller, moins polluer ?
Mettons les pieds dans le plat, il nous est déjà tous arrivé de jeter de la nourriture. Ce gâchis peut paraître sans gravité à l’échelle individuelle, mais le gaspillage alimentaire est en réalité un phénomène global aux graves conséquences économiques et environnementales.
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